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1385725/11/1988LIGUGÉ

LES CADRES DE CHEZ AUBIN : « RAS LE BOL DE LA VIOLENCE »

Insolite des cadres en gréve ? C’est l’impression de Michel Chedouteaud, secrétaire général de l’Imprimerie Aubin, de Ligugé. Il poursuit, avec ses collègues, l’action entreprise la veille pour obtenir que l’Inspection du travail revienne sur sa décision de s’opposer au licenciement du délégué CGT Patrick Chatet. On sait que celle-ci avait été demandée par la direction à la suite de la séquestration de deux cadres - dont M. Chedouteaud - le 21 octobre : ce dernier avait été libéré au bout d’une heure et il avait fallu l’intervention de l’Inspection du Travail et de la préfecture pour permettre au second de recouvrer également sa liberté.

Patrick Chatet qui est au centre du conflit a réintégré hier matin à 5 h 30 son poste de monteur à l’usine de la Pointe-à-Miteau à Poitiers. Des grévistes lui ont rendu visite pour lui exprimer leur souhait de le voir changer de comportement. « Nous respectons les décisions de l’Inspection du Travail, confie le porte-parole des cadres, nous ne contestons pas davantage la nécessité de la représentation syndicale, mais nous déplorons le harcèlement perpétuel du représentant de la CGT. La violence, on en a ras l’bol. Tout est sujet à critique dans notre entreprise, à l’en croire, tout est moche... ».

Les 30 cadres de l’entreprise, tous solidaires, semble-t-il, ont donc poursuivi hier leurs démarches pour que l’Inspection du travail change d’avis. Faute de quoi, ils tenteront une action auprès du tribunal administratif et, s’il le faut, auprès du ministre du Travail.

On veut éliminer le syndicat

13 h 30, hier après-midi ; Patrick Chatet quitte l'atelier le sourire aux lèvres, après 10 jours d’absence forcée. Il regrette que la direction « en fasse une affaire de personne et veuille éliminer le syndicat de l’entreprise. Ça dure depuis cinq ans, ajoute-t-il. L’amnistie est passée par là, on a tout effacé et voilà que ça recommence ». Il réfute l’accusation de « séquestration » qui a été portée par les cadres.

« Tout au plus, estime-t-il, il y a eu entrave à la liberté de déplacement ».

L’Union patronale : « La violence légalisée »

Dans un communiqué, l’Union patronale de la Vienne précise que « une négociation était engagée sur les salaires et n’a pu aboutir à un accord. C’est alors que, par une pression physique et morale, par la séquestration de cadres, il a été tenté d’obtenir satisfaction. La direction a sanctionné cette violence par une mise à pied et une demande d’autorisation de licenciement du meneur. On ne peut que déplorer le refus de l’Inspecteur qui, ainsi, légalise la violence.

Comment peut-on imaginer qu’avec les nouvelles contraintes technologiques, une entreprise puisse fonctionner sans un parfait climat de confiance entre les cadres et les autres salariés ? Les vrais gagnants sont aujourd’hui les concurrents étrangers de la société Aubin », ajoute l’Union patronale.

 

 

le 15/07/2024 à 14:19

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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