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1394725/03/1989POITIERS

“CORBEAU” : LA CGT RENAUDE

Un an après le tract anonyme visant l’adjoint du chef de centre EDF, la police perquisitionne chez trois responsables CGT

Trois responsables régionaux et départementaux de la CGT EDF - Patrick Bellivier, de Scorbé-Clairvaux, Michel Bodin et Jean-Paul Dampuré, de Poitiers - ont été tirés de leur lit, vendredi matin, à 7 heures, par des policiers. Motif : perquisition et interpellation. Une heure plus tard, ce fut au tour du local syndical CGT du centre EDF de Poitiers et de celui de Châtellerault d’être « visités » par les membres de la police judiciaire de Poitiers et de leurs collègues du SRPJ d’Angers. Ils agissaient sur commission rogatoire du juge d'instruction Mazard, dans le cadre de l’enquête relative à un tract diffamatoire visant l’adjoint au chef de centre de Poitiers, M. Pierre Gaboriau.

Résumé des épisodes précédents. En 1987, un corbeau appose sa signature au bas d’un tract, jugé diffamatoire à l’égard du nouvel adjoint, fraîchement arrivé. Le tract est diffusé sur quelques bureaux du personnel de la direction de Poitiers. M. Gaboriau, personnellement et professionnellement, mis en cause porte plainte contre X pour diffamation et se constitue partie civile. Une enquête est ouverte.

La CGT, qui dit avoir dénoncé ce « torchon », s’insurge contre le fait que « seuls ses militants aient été inquiétés ». Pour elle, cela ne fait aucun doute, « c’est une manœuvre pour étrangler notre mouvement revendicatif à l’égard de la direction qui concerne notamment la lutte contre la privatisation de notre établissement et les suppressions de personnel ».

Dès que la nouvelle de l’interpellation des trois délégués, au cours de laquelle une machine à écrire a été saisie - elle sera examinée par le SRPJ pour déterminer si elle a servi à frapper le texte diffamatoire - a été connue, chaque agent EDF a été appelé à « geler son service ». L’activité a ainsi été paralysée pendant toute la matinée (accueil fermé) et à Châtellerault une coupure « symbolique » de l’électricité a eu lieu. A Châtellerault d’ailleurs, une délégation s’est rendue auprès du sous-préfet pour « dénoncer une affaire qui ressort au bout de deux ans et l’atteinte manifeste aux libertés syndicales...

Les esprits se sont un peu calmés lorsqu’à 11 h 30, les trois délégués ont été relâchés. Mais la CGT annonce que la campagne d’action reprendra mardi, où une pétition régionale sera lancée.

La Fédération CGT et la FEN 86 ont apporté leur soutien et Bertrand Royer a lu une déclaration vendredi soir au cours de l’élection de la municipalité de Poitiers.

Patrick Bellivier, l’un des trois responsables interpellés vendredi matin avait déjà été accusé en 1987 d’avoir donné des coups de téléphone anonymes au chef de centre, M. Pierre Lardy. Il avait alors été condamné. Mais l’amnistie était intervenue alors qu’il avait entamé une procédure d’appel.

 

 

le 17/08/2024 à 10:07

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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