1398019/05/1989POITIERS
Ce soir à la Maison du Peuple à Poitiers, une table ronde sur ce thème. Nous avons tenté de cerner la réalité du problème
Phénomène marginal, ou fait de société ? Le travail intérimaire est une réalité qui prend de plus en plus en plus d’ampleur aujourd'hui : ainsi, pour la région Poitou-Charentes, de 4.500 emplois intérimaires en 1985, on est passé à 55.000 en 1987 et le travail intérimaire représente un quart des emplois créés l’an dernier.
Est-ce l’avenir du travail ? Quelles sont les causes de ce boum ? Quels en sont les effets, les avantages, les limites ; pour l’employeur et le travailleur ?
Les approches et les appréciations peuvent être multiples.
Parce que beaucoup de travailleurs étrangers sont intéressés par le travail intérimaire, le Toit du Monde a pris l’initiative de réunir autour d’une table des représentants des syndicats ouvriers : Jean-Jacques Beau pour la CFDT, Bernard Viot pour la CGT, François Tocque et Roland Brevet pour FO ; des chefs d’entreprise : M. Breuil, président de la fédération régionale du Bâtiment ; M. Nicole, directeur d’Uniscope, des directeurs d’agences de travail intérimaire ; M. Cousin pour l’agence Bis et M. Arnould pour TOPEDA ; la participation d’un inspecteur du travail est également possible. Ce débat sera animé par M. François Royoux, professeur d’expression et de communication à l’IUT de Poitiers et aura lieu ce vendredi à 20 h 30, salle Timbaud de la Maison du Peuple.
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Et les syndicats ?
• Force ouvrière - Déplore la recrudescence du travail temporaire et « a choisi la voie de la négociation pour les salariés de ce secteur, depuis 1982, où de nombreux accords ont été signés »... « A notre connaissance, ajoute-t-on à F.O., aucun pays européen n’a mis en place pour les salariés temporaires un dispositif aussi complet que celui qui existe en France ».
• La CGT – Dernièrement elle a abondé d’une certaine façon dans le sens du ministre du Travail : un salarié intérimaire doit être embauché de façon stable après trois mois de mission, son indemnité de précarité doit passer à 20 % (actuellement 10 à 15 % suivant missions), « ce qui rendrait le travail temporaire plus cher et freinerait son utilisation... ».
• La CFDT - Ne se prononce ni pour ni contre. Elle explique qu’il y a « des droits à défendre y compris pour ceux qui travaillent dans l’intérim car ils sont d’abord des salariés ! ».
Par ailleurs, au syndicat, on ne néglige pas ce moyen d’insertion que peut être l’intérim et on reconnaît aussi que cela satisfait une petite frange de travailleurs qui y trouvent leur compte.
le 18/08/2024 à 16:45
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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