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Conjoncture, investissements non rentables, c’est l’inquiétude chez les bottiers

La nouvelle a été annoncée ce mardi après-midi, au cours d’une réunion qui rassemblait à l’usine Aigle d’Ingrandes, près de Châtellerault, des représentants syndicaux CGT, CFDT et le directeur technique de l’unité M. Fortin : 30 salariés d’Aigle recevront ce matin ou demain leur lettre de licenciement.

Trois hommes et 27 femmes, dont une déléguée, sont ainsi touchés, les critères mis en avant étant d’une part les absences - hors celles pour raison d’hospitalisation, de maternité, d’accidents de travail ou de trajet -, d’autre part « l’activité », autrement dit le taux de productivité des personnes. A noter aussi que ne seront pas touchées les femmes qui élèvent seules des enfants de moins de 16 ans et que les licenciements se dérouleront dans les ateliers bottes, plastique et caoutchouc.

Raisons invoquées ? Elles sont d’abord d’ordre conjoncturel, puisque les ventes ont été exécrables, compte tenu des conditions climatiques cet hiver ni pluie, ni froid - ce qui a entraîné des stockages très importants. Structurellement, il faut aussi savoir que Aigle a ouvert dans toute la France un réseau de magasins, vente de chaussures professionnelles, sous l’intitulé « Chaussapro ». Et là aussi, face aux investissements fournis, le seuil de rentabilité n’a pu être atteint. Enfin, l’on souligne côté syndicat que ces magasins seraient fournis uniquement par des sous-traitants et qu’à long terme on peut craindre une orientation vers la disparition pure et simple d’une entreprise qui s’est déjà reconvertie plusieurs fois ; en particulier en se lançant dans la fabrication de pièces automobiles.

Les délégués syndicaux du comité d’entreprise ont voté contre les licenciements et ils attendent maintenant avec angoisse les suites des événements, en particulier vis-à-vis d’une chaîne de montage extrêmement moderne pour les bottes en caoutchouc moulées.

De son côté, la CGT Aigle rappelle qu’elle avait fait des propositions pour éviter les licenciements, en particulier que le groupe Hutchinson, dont fait partie Aigle, et qui est l’un des numéros un du caoutchouc transformé, amène d’autres productions de compensation sur le site. Elle regrette que les transferts vers le secteur carrosserie soient moins nombreux qu’annoncés et s’inquiète du fait qu’un membre de la CGT appartenant au CE soit encore touché, après départs volontaires et licenciements de délégués.

Aigle comptera demain 567 salariés.