1403521/07/1989POITIERS
Après le procès des militants accusés de séquestration de cadres chez Aubin, la FILPAC-CGT de nouveau dans nos murs pour « la défense des libertés »
Avec les foulards rouges et les badges auto-collés jusque sur le dos d’un adorable petit chien noir bouclé, ils sont venus de Paris, Brest, Grenoble, Strasbourg ou Marseille. Pas pour « casser du flic », mais pour affirmer la présence de la CGT sur le terrain des libertés syndicales.
Avec une volonté : éviter la démobilisation en période de congés payés et de bains de mer.
Place de la Préfecture, mégaphone en main, la FILPAC (Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication), forte de quelque 500 participants, a employé le ton de la fermeté. Pour la FILPAC-CGT, « l’affaire Aubin » n’est pas classée.
Les deux militants accusés de séquestration, Patrick Chatet et Gilbert Lacourcelle sont toujours sous le coup d’une condamnation pour laquelle ils ont fait appel. La CGT cherche à tout prix à éviter un licenciement et maintient pour cette raison sa présence sur le terrain. Michel Muller, secrétaire de la FILPAC l’a crié aux grilles de la préfecture afin que le préfet reçoive le message cinq sur cinq.
L’air est connu : volonté de combattre l’arbitraire, faire aboutir le respect des libertés syndicales, surtout à Poitiers, lutter contre l’oppression du patronat, le pouvoir autocratique dans les entreprises. Refuser le règlement des conflits à coups de bombes lacrymogènes (référence aux événements du 5 juillet, place du Palais, lors du procès des militants accusés de séquestration de cadres). « Poitiers, nouveau point noir sur la carte des atteintes à la liberté » : la FILPAC est prête à descendre à Poitiers en cas de grabuge.
Après le discours largement répété aux échos de la place de la préfecture, les manifestants, toutes banderoles déployées, ont fait le circuit habituel : place Leclerc-Santrot, rues piétonnes sous le regard des touristes en short fleuri, place du Palais, symbole d’une justice de classe faite par et pour les tenants du pouvoir ».
Dislocation après une prise de parole par Jean-Pierre Jallais, au nom de l’Union départementale CGT.
En petit comité ensuite et pour la presse, le secrétaire général de la FILPAC, M. Jacques Piot a rappelé l’affaire Chatet-Lacourcelle, en brandissant une menace : « Nous entendons porter cette affaire au niveau international. Nous en avons les moyens ».
Pour l’heure, c'est le statu quo juridique. L’avocat de Patrick Chatet et Gilbert Lacourcelle a fait savoir que leur requête en suspicion légitime avait été rejetée par la cour de cassation pour le motif que le jugement avait été rendu. Reste une prochaine évocation de l’affaire devant la cour d’appel. La CGT elle-même souhaite dépassionner le débat. Hier, les lance-grenades et les boucliers sont restés au vestiaire.
GéDé
Photos : Les manifestants devant le palais de Justice. A droite, place de la préfecture, Michel Muller, M Bouyrie (FILPAC) et Patrick Chatet
le 26/08/2024 à 14:51
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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