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Le dimanche 19 janvier, le Groupement département de défense des intérêts des Mutilés de la Vienne a tenu, à la Bourse du Travail de Châtellerault, son deuxième congrès sous la présidence du camarade Raffin Rémy, secrétaire général de la Fédération Nationale des Mutilés du travail assisté des camarades Bisson de Dangé et Leday de Châtellerault, assesseurs. Trente délégués participèrent aux travaux et de nombreuses délégations de groupements des départements limitrophes s’étaient également déplacés. Les Mutilés de la guerre étaient représentés par les camarades Hypeau et Grasset, délégué de la Fédération ouvrière et (…) des Mutilés de la guerre. M. Picard, président de l’U.F.V.G. de la Vienne s’était excusé.

L’Union des Syndicats de la Vienne et le Syndicat de la Manufacture d’armes de Châtellerault avaient envoyé des représentants. MM. Tranchand et Hulin, députés de la Vienne, avaient tenu, ainsi que MM. Louis Ripault, conseiller général, et Destouches, Maire de Châtellrault, à répondre à l’appel des organisateurs de ce Congrès.

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Le congrès passe ensuite à l’examen des questions purement administratives. Il vote l’autonomie des sections et procède à la désignation des membres du bureau qui se trouve ainsi constitué :
Secrétaire-général : Lavergne ;
Secrétaire jurique : Patron
Secrétaire : Pion
Garant du ralliement : Leday
Trésorier général : Besson ;
Trésorier : Dupuis ;
Administrateur délégué : Noalle.

Il vote ensuite la modification aux statuts, et il décide que le prochain congrès aura lieu à Civray.

L’après-midi les Mutilés du travail tinrent un important meeting. De nouveau le secrétaire fédéral exposa devant les travailleurs châtelleraudais les revendications des accidentés du travail, MM. Tranchand et Hulin affirmèrent à nouveau leur volonté de défendre toutes ces revendications. Parlant des retenues de salaire dont sont victimes les accidentés du travail, régis pat l’article 21 de la loi du 9 avril 1898 et l’instruction D de la même loi (ouvriers des Manufactures de l’État et des Arsenaux, etc) en faveur desquels la Fédération Nationale est décidée à intervenir énergiquement, à seule fin que cessent ces faits scandaleux MM. Tranchand et Hullin engagèrent tous les mutilés du travail à adhérer aux groupements qui luttent pour l’amélioration de leur sort.

A l’issue du meeting un cortège fut formé. Il parcourut, dans le calme et sans incident, les principales artères de la ville.

La population châtellauraudaise fut peinée à la vue de des infortunés travailleurs ; des pancartes indiquaient que les accidentés du travail d’avant 1920 touchaient seulement : un cul-de-jatte, 900 fr de pension annuelle ; un aveugle, 600 fr ; un amputé du bras droit, 400 fr, du gauche, 300 fr ; un unijambiste, 300 fr ; un borgne 250 fr ; une veuve 170 à 400 fr ; un amputé de la main droite, 0 fr 45 par jour. D’autres pancartes précisaient les sections de toutes les parties de la région représentées au Congrès.

La dislocation eut lieu à la Bourse du Travail et le Congrès fut clos.

Toute demande de renseignements doit être adressée au secrétaire général du groupement départemental des Mutilés du travail de la Vienne, 37, rue de la Chaussée, Poitiers (Vienne).