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Le syndicat a manifesté devant le commissariat de Poitiers où une militante blessée lors de l’affaire Aubin était convoquée

Mobilisation matin, pour les représentants de l’Union départementale CGT. Quelques dizaines d'entre eux rassemblèrent à 9 heures, rue de la Marne, devant le commissariat. L’une de leurs camarades, Pierrette Reau, était convoquée. Motif de l’audition : les blessures dont elle avait été victime, le 5 juillet dernier, devant le palais de justice.

Deux ouvriers de l’imprimerie Aubin comparaissaient alors devant le tribunal de grande instance.

Poursuivis pour séquestration de cadres lors d'un conflit social, ils étaient soutenus par de nombreux militants CGT. L’audience avait toutefois tourné à l’affrontement entre syndicalistes et forces de l’ordre, dans la salle et à l’extérieur du palais de justice. Deux policiers et trois manifestants avaient été blessés. Parmi eux, Pierrette Reau.

Ignorant le sens exact de la convocation d’hier, l’Union départementale CGT entendait lui manifester son soutien. « A chaque fois qu’un camarade sera amené à comparaître, nous l’accompagnerons », expliquaient sur place ses représentants, auxquels s’était joint un membre de la FEN.

Banderoles déployées de part et d’autre de la rue, ils distribuèrent aux passants et aux automobilistes un tract et des exemplaires de numéro spécial du “Journal des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication”, consacré aux évènements du 5 juillet. Deux documents pour un seul slogan : « Matraques et grandes ça suffit ! Revendiquer et manifester c’est un droit ».

Pierrette Reau ayant fait sa déposition, les manifestants arrêtèrent la distribution peu avant 10 heures. Secrétaire général, Francis Martin concluait : « On ne se laissera pas intimider. Ce que l’on veut, c’est négocier dans toutes les entreprises ». A la même heure, un tract tiré à 25.000 exemplaires commençait à être distribué dans toutes celles de la Vienne. On pouvait y lire que « l’heure est à l’action ».

Photo : Pierrette Réau accueillie par ses camarades à la sortie du commissariat