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« Malgré une première mise en garde, nous constatons que votre rendement en octobre ne s’est pas amélioré et qu’il est largement inférieur à celui de vos collègues (61 % contre 87 %). Cette insuffisance d’activité démontre une inaptitude à l’emploi qui entraîne notre décision de mettre fin au contrat de travail qui nous lie... » Et voilà comment, en 1989, sans autre forme de procès, on licencie, dans une entreprise du sud de la Vienne. Alors que, dans ces conditions, la pratique syndicale a parfois tendance à s’effriter, à la CFDT, c’est précisément le contraire qui se produit. Et dans la branche construction et bois l’une des plus dures qui soit. C’est ce que le secrétaire départemental France Joubert a eu la satisfaction de souligner mercredi en présence du secrétaire fédéral Michel Jalmain. Parmi les sections syndicales créées ou relancées : Civaux, la SNBM, Duvivier… Ce qui a permis d’enregistrer cette année 120 adhésions supplémentaires. Dans certaines entreprises, la mauvaise volonté patronale sert de ferment : « Il faut voir ce qui se passe, confie un délégué, on ne peut plus discuter. Seul compte ce que dit le patron et, à propos de modulation du temps de travail, il est en train de nous faire du chantage en nous menaçant de licenciements ».

Pour France Joubert, les employeurs risquent de faire leur malheur eux-mêmes dans la perspective de la concurrence européenne : « En cassant les sections syndicales, ils cassent une partie de leur outil de travail car ils se privent d’une participation. Dans les autres pays de la communauté, les syndicats fonctionnent dix fois mieux que nous ! ». Il faut retenir toutefois des exceptions : celle de Civaux par exemple ou en associant formation et revalorisation salariale, on a réussi à obtenir de 5 à 700 F par mois supplémentaires. Une méthode qu’il appartient au secrétaire national qui consacre actuellement ses efforts à la refonte des classifications, de multiplier pour ne pas voir tarir les vocations parmi les jeunes.