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La CGT réagit devant un projet de redécoupage qui remettrait en cause le service public

Est-ce la future carte des grandes régions qui se dessine sous nos yeux ? Après l’armée de terre, c’est la direction générale d’EDF-GDF qui sort de sa manche un projet réduisant le nombre de ses directions régionales de vingt-deux à neuf. On imagine la démolition des frontières ! La région de Limoges qui regroupe actuellement les départements de la Haute-Vienne, de la Vienne, des Deux-Sèvres et des deux Charentes éclaterait au profit d’une grande région Bretagne avec pour capitale Nantes à laquelle serait rattaché le Poitou-Charentes.

A priori, la CGT n’aurait rien contre cette hyper centralisation. Mais voilà : cette réforme s’accompagnerait d’une réduction des compétences des directions régionales qui se verraient privées de leur rôle de concertation pour n’être plus que des relais de distribution ; et elle marquerait, selon le syndicat, l’entrée dans une nouvelle ère de gestion uniquement guidée par les marges. C’est-à-dire que la notion de service maximum appliquée à tous les usagers quels qu’ils soient serait abandonnée au profit d’un service à trois vitesses les gros industriels. La deuxième catégorie d’usagers se situerait dans les zones denses et la troisième dans les zones peu denses, qui sont déjà six fois plus exposées aux coupures que les autres.

A l’idée de voir ainsi battre en brèche le principe de service public qui place tous les usagers sur le même plan, la CGT hausse le ton. Elle réclame un débat et au lieu de supprimer des intermédiaires, elle propose d’instituer des comités de gestion aux échelons régional et local afin qu’EDF-GDF reste au contact du terrain. Dans le même esprit, Michel Bodin, secrétaire du syndicat CGT, ne cache pas qu’il va mettre tout en œuvre pour que les habitants de Poitiers retrouvent le point d'accueil en centre-ville qui vient d’être fermé.