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Curieux paradoxe chez les élus des collectivités locales alors qu’au plus petit échelon communal certains se tiennent frileusement au pied de leur clocher, on assiste à l’échelon régional à une course de vitesse pour savoir qui verra le plus loin.

C'est ainsi que le Poitou-Charentes se trouve aujourd’hui propulsé dans un vaste « Arc Atlantique » qui relie le Pays-de-Galles au Portugal.

La CFDT revendique en la matière un rôle précurseur lors d’une réunion de travail interrégional tenue hier à Poitiers sur le thème de l’aménagement rural, le secrétaire de la Loire-Atlantique, Bernard Henry a rappelé que l’idée d’un Grand-Ouest associant les Régions du Poitou-Charentes, des Pays de Loire, de Bretagne et de Basse-Normandie, avait été lancée par sa centrale il y a cinq ans. Et que depuis lors plusieurs journées d’études s’étaient déjà tenues dans ce cadre.

Pourquoi chercher à marier ces quatre régions ? « Pour leurs caractéristiques communes », précise France Joubert, secrétaire départemental de la Vienne, « leur ancrage sur le littoral atlantique mais aussi leur ruralité, la dispersion et la jeunesse de leur tissu industriel, leur vitalité démographique et leur industrie dominante appuyée sur l’agro-alimentaire.

A partir de la, nous avons pensé qu’elles avaient intérêt à grouper leurs moyens plutôt que de jouer en ordre dispersé ».

Poussée par la CFDT cette idée de Grand-Ouest a germé peu à peu dans l’esprit des membres des Comités économiques et sociaux régionaux à telle enseigne qu’aujourd’hui nombre d’élus régionaux mais aussi des maires de grandes villes, des présidents d’universités se rencontrent et esquissent des stratégies à cette échelle.

France Joubert et ses collègues n’entendent pas pour autant s’endormir sur leurs lauriers. C’est ainsi que la centaine de militants réunis hier à Poitiers en présence du député européen de Loire-Atlantique, Bernard Thareau, ont planché sur l’aménagement rural. Une mission urgente si l’on veut enrayer le décalage entre la ville et la campagne et qui passe d’abord, selon la CFDT, par la coopération intercommunale : « On sait qu’il n’y a pas de manne pour tout le monde », estime Bernard Henry en soulignant le gaspillage de deniers publics constaté dans les petites communes « où l’on pose un stade ici, une salle de gym là. On se dit qu’avec un peu de coopération... ».

La CFDT pense qu’il faut aussi mettre en avant le développement des services publics sans lesquels il ne saurait être question de fixer une population, la définition d’une politique de l’eau qui conditionne grandement, aussi, le développement économique et, bien sûr, le développement d’activités créatrices d'emplois. A cet égard la CFDT du Poitou-Charentes a donné l’exemple en lançant, avec la Fédération régionale des exploitants agricoles, ses groupements d’employeurs qui permettent de faire travailler des salariés à temps complet et non plus par intermittence.

C’est ce qu'on appelle ne pas se contenter de bla-bla-bla.

Michel Levêque.