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1417910/01/1990VIENNE

CGT : UN TGV PEUT EN CACHER UN AUTRE

Nous ne voulons pas commencer l’année tristes comme des bonnets de nuit et pourtant... ». En ce début de janvier, le secrétaire régional de la CGT, Jean-Pierre Jallais énonce plus d’une raison d’inquiétude : le patrimoine industriel de la Charente qui passe aux mains des Américains ou des Japonais, les services publics qui se délitent sous l’effet de la centralisation et, pour couronner le tout, un futur TGV (pas le prochain, l'autre) qui risque de traverser le Poitou-Charentes sans s’arrêter. Au point que notre région se trouverait confrontée à une crise existentielle.

Le TGV, parlons-en… il y a celui que l’on nous annonce pour l’an prochain et qui coûtera 19 milliards de francs et celui qui figure en pointillés entre Tours et Toulouse et qui reviendrait lui, à 20 milliards. Avec dans les deux cas, la participation des collectivités locales.

« Ainsi, observe J-P Jallais, les Poitevins paieront deux fois mais risquent d’être couillonnés de première ! ». En effet, si l’on en croit des informations recueillies par la CGT, le deuxième projet impliquerait la poursuite de la construction d’une ligne nouvelle à partir de Tours avec contournement à Poitiers, Angoulême et même Bordeaux. Ce qui permettrait de relier dans un minimum de temps l’Angleterre à l'Espagne mais en survolant le Poitou-Charentes. Jean-Pierre Jallais est si sûr de ses sources qu’il précise que les expropriations sont déjà engagées en Gironde « et sans doute en Charente ».

Dans cette hypothèse comme dans celle du premier TGV qui circulera sur la ligne existante à partir de l’an prochain, ce qui contrarie la CGT, ce sont les atteintes prévues au trafic secondaire. De même que Poitiers risque, dans un second temps, d’être « oubliée », de même on craint que Saint-Maixent et Surgères soient court-circuitées l’an prochain.

Sans compter toutes les petites gares - une quarantaine dans la Vienne – que la SNCF aurait l’intention de fermer. « Le TGV, on est pour et en bloc » martèle Jean-Pierre Jallais, mais on doute de l’utilisation ».

OPA en série

La CGT s’inquiète vivement par ailleurs des multiples OPA enregistrées naguère en Charente et qui portent également atteinte, selon elle, à l’existence même de la région ; ainsi les papeteries de La Couronne ont été absorbées par le groupe Pembridge, les papeteries de l’Ouest par le groupe Spicers, TBF (tuiles) par Lambert et Pollet, enfin Leroy-Somer par Emerson. Ces transferts ajoutés aux licenciements annoncés par la SAFT Poitiers et Peugeot La Rochelle en particulier incitent les militants de la CGT à réagir tous azimuts. Y compris dans les services publics. C'est ainsi qu’on retrouve la CGT, ces jours-ci, aux côtés des pompiers, des gaziers et électriciens, des agents de l’Équipement, de la CAMIF, en attendant, le 15 février, de se retrouver avec les cheminots pour éclaircir la dossier TGV. Un train d’enfer !

Michel Lévêque

 

 

le 07/09/2024 à 18:43

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

région, chemin de fer, emploi, économie

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