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Depuis quelques jours les ouvriers des corporations du bâtiment, et ceux de la scierie Tixier en particulier, manifestaient le désir d’entreprendre des démarches pour obtenir une augmentation de salaires. Jeudi une délégation de ce dernier établissement sollicita une entrevue avec la direction. Celle-ci répondit qu’elle l’accordait pour dix heures ; puis après l’avoir reculée à 14 h. 1/2 elle voulut la renvoyer au lendemain. Les ouvriers, mécontents, cessèrent le travail et votèrent, à l’issue d’une réunion tenue à la Bourse du Travail, un ordre du jour ayant pour objet d’engager immédiatement des pourparlers avec M. Tixier. L’augmentation horaire réclamée est d’environ un franc, le salaire actuel étant en moyenne de 2 fr. 50. Les entretiens qui ont eu lieu au cours de la journée de vendredi permettent de croire que ce conflit aboutira promptement à un accord. Les autres corporations du bâtiment, tout en continuant à travailler, se sont associées à l’action.

La grève a été effective samedi matin et au cours de la matinée deux cents grévistes des corporations du bâtiment et des scieries mécaniques, à l’exception de la scierie Duchiron qui continuait à fonctionner, ont formé un cortège qui a parcouru en silence les principales rues de la ville.

A 11 heures une délégation patronale constituée de MM. Labrousse, Gratteau, Vénien, Lapeyre, Ginther et Duchiron a eu un long entretien avec M. Guilhermet, sous-préfet, qui, dès le début du conflit, a tenté d’exercer son action conciliante.

La délégation est revenue dans l’après-midi. MM. Durant et Milord, architectes, l’accompagnaient.

M. Guilhermet a ensuite reçu les représentants ouvriers avec lesquels il s’est longuement entretenu. Ces derniers sont allés rendre compte à leurs camarades, à la Bourse du Travail, de l’état des pourparlers engagés. Les positions respectives sont assez éloignées.