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1419216/01/1990POITIERS

EDF : « ON VOUDRAIT BRISER QUARANTE ANS DE LUTTE »

La polémique sur l’action sociale chez EDF-GDF atteint tous les électriciens-gaziers dans leur amour-propre. Ceux de Poitiers expliquent

« Ce qui nous est reproché, c’est un compliment qu’on nous fait : celui d’avoir répondu au mieux aux demandes du personnel. On nous reproche en fait des choix de gestion visant à combler les lacunes et désengagements successifs de la Sécu ! ».

Pas contents les électriciens et gaziers d’EDF-GDF suite à la polémique nationale sur le rapport de la cour des Comptes visant les caisses d’action sociale de la maison. Les mots prononcés à Paris - détournements de fonds, malversation, falsification - les ont atteints de plein fouet et du coup, toutes les caisses d’action sociale locales d’EDF-GDF se sont senties visées.

Entre autres à Poitiers où les responsables de la caisse locale nous ont expliqué comment fonctionne une CAS, celle des agents d’EDF-GDF de la Vienne et des Deux-Sèvres et de la Régie de la Vienne.

C’est l’équivalent d’un comité d'entreprise avec un plus correspondant au statut des électriciens-gaziers qui date de la loi de nationalisation de 1946. Le plus, c’est que ce ne sont que des représentants syndicaux élus qui forment le conseil d’administration ».

Pour la caisse locale de Poitiers, vingt-quatre membres et une majorité à la CGT qui détient treize sièges (cinq FO, quatre CFDT, deux Union nationale cadres-maîtrise CGC). Une CGT qui, par la voix de Guy Bodin, explique : « Par cette polémique, on voudrait briser quarante ans de lutte syndicale alors qu’au sein d’une CAS, on ne peut pas engager un centime sans l’accord des tutelles ! ».

Quasiment toutes les décisions à l’unanimité

Et surtout, à la CAS, on insiste sur un point : « Au sein de la commission de contrôle que nous avons, tous les syndicats sont représentés. Ici, quasiment toutes les décisions sont prises à l’unanimité et toujours avec l’avis de tutelle, cela dit pour répondre à une soi-disant hégémonie de la CGT ».

En gros, on voudrait donc reprocher aux CAS et aux syndicalistes qui les dirigent de trop bien avoir défendu leur bifteck et d’avoir acquis des avantages qu'ils n’auraient jamais dû avoir. Toujours l’éternel problème des avantages liés à la profession, avantage qui, au fil des années et des négociations, ont été obtenus des directions !

A la caisse de Poitiers, on évoque aussi le rôle de l’organisme à vocation essentiellement sociale : « Nous avons une activité mutuelle qui est centralisée à l'échelon national, et une partie activité sociale alimentée par le fonds de 1 % réparti nationalement (pour toutes les activités centralisées) et localement. Le budget local est de 3 millions de francs environ reposant sur plus de quatre ayants-droit au total. Mais, compte tenu de notre participation aux activités nationales, il nous reste 1,2 MF pour nos activités locales.

Les activités locales, ce sont les réunions de loisirs, les fêtes traditionnelles, la culture, les loisirs (bibliothèque, discothèque, photo, philatélie, le sport), avec toujours en ligne de mire le souci de faire en sorte que les plus défavorisés puissent participer « selon des principes de solidarité réelle ».

« C’est l’émanation du personnel, de la base, que le conseil d'administration de la caisse met en œuvre et nous voulons surtout proscrire l’idée de consommation sociale ! », disent en coeur le président de la CAS Jacky Messeguer et son vice-président, Guy Guérin.

Laurent Bertagnolio.

Photo : Hier, la commission consultative réunie à la salle Collinot, la salle de la CAS locale de Poitiers

 

 

le 08/09/2024 à 16:02

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

social, gestion, activités, contestation

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