1422924/02/1990POITIERS
Cinq syndicats de l’enseignement supérieur ont donné hier une conférence de presse à la faculté des Sciences de Poitiers. Ils protestent contre la politique actuelle de désengagement du CNRS vis à vis des laboratoires de la région, au profit d’autres unités de recherche situées « dans des régions plus riches ». Trois laboratoires sont menacés : le CEBAS à Chizé, qui est un laboratoire propre au CNRS et dont le renouvellement n’est assuré que pour un an, et deux laboratoires associés (physiologie et génétique des crustacés et psychologie du langage). A terme, cela implique la fermeture du centre de Chizé. Pour les deux autres laboratoires, le désengagement financier du CNRS entraînera celui de l’Université, via le ministère de l’Éducation nationale. Plus de financement, plus de laboratoire... Officieusement, le CNRS est revenu sur sa décision pour le laboratoire de psychologie du langage. Mais pour les dix chercheurs, dix-huit enseignants-chercheurs, trente-deux ingénieurs, techniciens et administratifs, « les conséquences sont dramatiques ».
« Les personnels CNRS seront à terme obligés de quitter la région. Les étudiants devront aller se former ailleurs, car la réhabilitation des maîtrises de recherche et des formations doctorales dépend souvent de la présence dans l’Université des laboratoires impliqués. La Région voit disparaître la moitié du potentiel CNRS en biologie au moment où elle réalise un effort dans ce domaine.
Pour terminer, les autres laboratoires risquent aussi de pâtir de la situation, car la chute du potentiel régional de recherche risque d’accentuer le désengagement du CNRS qui ne prête qu'aux riches.
C’est Guy Raymond directeur de recherches au CNRS et délégué SNCS-FEN qui a dressé ce tableau peu réjouissant.
Comme tous ses collègues présents, il a insisté sur le fait que la qualité du travail dans les laboratoires menacés n’est pas en cause. Le Comité national de la recherche scientifique avait donné un avis favorable au renouvellement de ces derniers. Enfin, tous s’étonnent de cette situation « dans un pays qui fait croire que la recherche est prioritaire ».
Les syndicats (SGEN-CFDT, SNCS-FEN, SNPTES-FEN, SNESUP-FEN et SNTRS-CGT) ont décidé de faire appel au président de la Région et aux pouvoirs locaux pour qu’ils interviennent auprès des ministères concernés.
le 09/09/2024 à 17:15
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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