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Où sont les grands rassemblements d’antan ? Hier matin, ils étaient une trentaine d’adhérents de la CGT et de la FEN à se retrouver salle des halles pour la commémoration du 1^er mai. Et pourtant, cette année, on en fête le centenaire né en fait en juillet 1889 mais célébré pour la première fois l’année suivante.

Francis Guionnet, responsable de l’Union locale CGT a retracé l’historique de cette célèbre date de la « solidarité ouvrière internationale ». La première revendication a été la journée de 8 heures puis ont suivi le 1^er mai 1936 qui a débouché sur des acquis « jamais remis en cause » : les congés payés, les 40 heures, les conventions collectives.

« Aujourd’hui, il y a une sous-estimation de la part des travailleurs des coups portés contre eux » estime F Guionnet : la perte du pouvoir d’achat, les pauvres qui sont de plus en plus pauvres (citant à ce sujet le rapport de l’INSEE), la remise en cause de la liberté syndicale. Et de rappeler les quelques chiffres : ils étaient 4 millions d’adhérents CGT en 1936. 6 millions en 45, 2 millions en 68 et aujourd’hui un million. « La désyndicalisation c’est l’austérité assurée » concluait le responsable en souhaitant que les travailleurs continuent à s’organiser, à se syndiquer.

Des propos repris par Hervé Le Roch, responsable cantonal de la FEN dont « les positions syndicales sont les mêmes que celles de la CGT ». Le choix de l’éducation et de la formation sur le surarmement, le développement du syndicalisme revendicatif indépendant des partis.

Des propos applaudis par les adhérents parmi lesquels Marinette Imbert. Une vieille dame de 90 ans, syndiquée depuis... si longtemps qu’elle a oublié la date. Et qui suit les rassemblements nationaux. Elle était à Bordeaux le 31 mars et pour elle le 1^er mai, « ça représente tout », parce que son mari qui était cheminot, a beaucoup lutté. Elle déplore juste le désintérêt des jeunes d’aujourd’hui tout comme Raymond Soulet, adhérents depuis 1928 et qui se souvient des grands défilés de sa jeunesse militante.

Photo : Buvons à la santé du 1^er mai