1442822/11/1990POITIERS
Après les rentrées scolaires à tous les niveaux, la CGT se montre très pessimiste : il manque mille trois cents places dans les lycées d’enseignement général, ce qui justifie, à ses yeux, la revendication d’un lycée polyvalent à Poitiers, et la situation matérielle des lycées professionnels est « des plus mauvaises ».
Le projet « Université 2000 », par ailleurs, ne dit rien qui vaille au syndicat qui voit se profiler, à travers lui, « un asservissement aux entreprises pour l’enseignement supérieur et la recherche ». De plus, la mise en concurrence des universités entre elles ne risque-t-elle pas de faire apparaitre des universités à plusieurs vitesses avec, pour celle de Poitiers, compte tenu de la faiblesse du tissu industriel, une disparition progressive à la clé ?
La formation continue ne donne pas davantage satisfaction à la CGT. Elle relève que le droit à la formation n’y est pas le même pour tous puisque, selon les statistiques concernant le Poitou-Charentes, 7,60 % seulement des ouvriers non qualifiés en ont bénéficié en 1988 contre 11,60 % d’ouvriers qualifiés, 28,70 % d’employés, 36,60 % des agents de maîtrise et 36,60 % des ingénieurs, cadres et techniciens.
En conséquence, le syndicat formule des propositions qu’il considère naturellement comme réalisables. En demandant le transfert de 50 milliards du budget de surarmement sur celui de l’Éducation nationale, la programmation pluriannuelle des moyens nécessaires pour amener 80 % d'une classe d’âge au niveau bac en l’an 2000, en portant la contribution patronale à la formation professionnelle continue à 2 % et cela hors financement des actions en faveur des jeunes.
« Il faudra ensuite prévoir une augmentation progressive de ce taux en rapport avec l’objectif de 10 % du temps de travail consacré à la formation, ajoute la CGT, en précisant que le maintien de la rémunération du salarié en formation devant être considéré comme une charge salariale, le montant de cette rémunération ne devant plus être amputé sur la contribution à la formation continue pour dégager des moyens importants. On estime actuellement que les salaires absorbent au moins 50 % des fonds qui ne sont pas utilisés à la formation proprement dite.
le 29/09/2024 à 18:58
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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