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1443707/12/1990CIVAUX

CHANTIER DE CIVAUX : PAS DE PRIME, LA DÉPRIME

Une prise de parole, un vote à main levée... et un arrêt de travail décidé hier matin par les ouvriers pour une reconsidération salariale

Cela toussote donc à EDF Aménagement-Civaux » ; mais personne n’a été vraiment surpris tant ce mouvement semblait être dans l’air depuis quelques jours. A l’initiative du syndicat CGT, un rassemblement était organisé hier matin devant les grilles du chantier. Très vite, on se mettait d’accord pour un arrêt de travail. Jusqu'à nouvel ordre. Durant toute la journée, une centaine de grévistes restaient devant les grilles, bloquant les accès de véhicules. Seuls les cadres « bravaient » l’obstacle, sans incident jusque dans l’après-midi.

« Toujours pas de prime de site »

L’un des responsables de l’Union départementale de la CGT, M. Dampuré, était aux côtés du personnel en rappelant « qu’aucune des revendications exprimées » en matière salariale n’avait à ce jour obtenu un écho positif. En premier lieu, la prime de site (60 F par jour), mais aussi les primes de fin d’année qui ne semblent pas se profiler à l’horizon des ouvriers. « C’est le chantier de ce type en France où les conditions de rémunération sont les plus basses ! », affirmait-on dans les rangs des grévistes.

« J’ai fait un autre chantier voici quelques années ; et ici, pour le même travail, je gagne 2.000 francs de moins », soulignait l’un d’eux. On fustigeait aussi l’un des principaux employeurs de Civaux, avec à l’appui la photocopie d’une page d'un « journal patronal » (sic) où il est dit que cette entreprise du BTP a sensiblement amélioré le niveau de ses profits d’une année à l’autre.

« Voilà des sous pour la prime de site, les salaires ! ».

Les délégués du mouvement étaient reçus dans la matinée par la direction du chantier. Pour EDF, M Peter rappelait que les revendications salariales « sont du ressort des entreprises ». Retour à l’employeur donc. Concernant la demande d’une table ronde, M. Peter faisait valoir son avis défavorable : « A ma connaissance, aucun cahier de revendications n’a été déposé à ce jour ».

La situation est apparemment bloquée et les grévistes n’ont nullement l’intention d’attendre le début de l’année prochaine pour négocier : « C’est tout de suite, sinon on ne reprend pas le travail ». Pour la journée d’aujourd’hui, il serait bien étonnant que la situation évolue. A EDF en tous les cas, on ne se fait pas d’illusions.

Éric Richard

Photo : Une centaine de grévistes restaient devant les grilles et bloquaient l’accès des véhicules

 

 

le 30/09/2024 à 13:33

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

centrale, bâtiment, social, grève, occupation

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