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1444512/12/1990CIVAUX

FACE À FACE CGT — CFDT

Division syndicale sur le chantier de Civaux. La CGT, en grève, interdit l’entrée sur le site. La CFDT se prononce en faveur de la reprise du travail

C’est sur un constat sans équivoque de division syndicale que les salariés du chantier d’aménagement de Civaux se sont séparés, mardi matin, à 8 h 30. La CGT barrait toujours l’entrée sur le site mais, à vingt mètres de là, la CFDT était présente, sono branchée et France Joubert, après discussion avec les délégués CGT et constat de l’impasse, appelait les salariés présents en nombre à se prononcer pour la reprise du travail ou la poursuite d'une grève faisant long feu.

Soixante-dix personnes se groupaient derrière les délégués CGT et environ le double derrière le porte-parole de la CFDT, les cadres se rapprochant du second groupe, opposé à la grève, rappelons-le (...). C’était net : un tiers environ favorable à la poursuite du mouvement et les deux tiers des salariés pour la reprise d’un travail qu’ils n'avaient jamais voulu cesser...

« C’est pas parce qu’on est dans une région pauvre qu’on doit avoir des salaires bas… Fougerolles peut payer et la direction d’EDF prendra ses responsabilités », déclarait-on à la CGT. « Il y a huit mois qu’on demande cette prime. On n’a jamais été écoutés. On ne le sera pas plus jeudi...

« On l’a dit, cette grève est un cadeau aux patrons en pleine période d’intempéries. Se battre pour cette prime est inutile. Il faut négocier. Nous allons donner tout de suite nos revendications à la direction qui pourra ainsi les étudier avant la réunion de concertation de jeudi », annonçait-on à la CFDT. Pour France Joubert, la CGT se bat à Civaux parce qu’elle ne peut pas le faire ailleurs et elle a « mobilisé son noyau dur pour ce dernier sursaut... Pas question, toutefois, d’aller à l’affrontement », ajoutait-il, constatant que, bien que visiblement minoritaire, la CGT laissait son barrage en place. Finalement, c’étaient les huissiers de Montmorillon, Me Pagès et Me Boisselier qui... trouvaient la solution en avertissant les délégués CGT (MM. Martin, Dampuré, Torrente et Laprie) d’une citation à comparaître l’après-midi même devant le tribunal de Poitiers. Avec astreinte de 10.000 F par infraction constatée ! « Voila où conduit la division syndicale », constataient les délégués CGT qui engageaient leur troupe à les suivre à Poitiers à 16 heures, manifester au tribunal. « Sentimentalisme et démagogie » concluait-on côté CFDT.

Le travail n’a donc pas repris hier sur le site nucléaire de Civaux, la CGT ayant décidé de maintenir son piquet de grève jusqu’à l’heure de l’audience. Mais il devrait reprendre ce matin normalement.

Jean-Luc Reymond

Et les intérimaires ? - Près de 30 % des travailleurs de Civaux ont le statut (ou l’absence de statut) d’intérimaires. « Personne ne parle de nous » proteste un cadre dans ce cas. « Aucune prime pour nous et des contrats de quinze jours renouvelables... Et les terrassiers ne touchent pas non plus de prime ! ».

« Les intérimaires ? Nous demandons leur intégration, tout simplement », répond-on la CGT. Les quelque cent vingt intérimaires du chantier, eux aussi, ont des revendications à faire valoir. Mais avec des contrats de deux semaines, comment le pourraient-ils ?

 

 

le 30/09/2024 à 14:10

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

centrale, bâtiment, grève, négociation, occupation, précarité

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