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1444713/12/1990CIVAUX

LA GRÈVE TIENT (ENCORE) BON…

On s’attendait, après l’épisode judiciaire de mardi, à ce que le travail reprenne, hier, sur le chantier nucléaire de Civaux. Eh bien non !

Au petit matin, les voitures des cégétistes en grève étaient, de nouveau, placées en travers de l’accès en un barrage aux maillons plutôt lâches, il est vrai et les employés travaillant sur le site étaient, contrairement à la veille, plus nombreux côté CGT c’est-à-dire côté gréviste que de l’autre ! L’action engagée contre les travailleurs du site a fait long feu ! Au lieu d’agrandir la division, il a ressoudé nos rangs », déclarait Francis Martin, secrétaire général de l’Union départementale CGT. Et c’est entourés d’une bonne centaine de personnes que les délégués CGT faisaient le compte rendu de l’audience de mardi (...), sur un ton calme, leur promettant des « actions » d’ici jeudi à 15 h où les négociations prévues de longue date doivent s’ouvrir.

Durant la matinée, une bonne partie des cadres parvenait à gagner ses bureaux, en voiture et sans trop d’encombre, prouvant ainsi comme le relevait la CGT « que ceux qui voulaient travailler le pouvaient... ». Une précaution justifiée par les 3.000 francs d’astreinte par faute constatée et l’éventuel recours à la force publique en cas d’accès non libéré, décidés par le tribunal la veille. Et aussi par la volonté déclarée de la CGT « de ne pas faire se battre les travailleurs entre eux... ».

Protocole d’abord

Démarré il y a tout juste une semaine, le conflit « est aujourd’hui dans sa phase dure », estime-t-on à la CGT. Et Francis Martin, assisté de Jean-Paul Dampuré, rappelle que la CGT a donné son aval au projet de centrale nucléaire à Civaux dès la naissance du projet « à condition que cela permette de créer des emplois, que cela redynamise l’économie locale et permette d’élever le niveau des salaires dans une région qui est au 18e rang des régions françaises en la matière... Nous nous battons pour le maintien de Civaux et l’accélération du chantier… La CFDT, elle, est contre la centrale depuis le début et le patronat s’est servi d’elle pour créer les conditions d’une division syndicale. Fougerolles - l’entreprise principale qui a traité avec EDF - fait des profits monstrueux (330 millions en 1989 contre 200 en 1988). Or, une partie des travailleurs qui sont ici, à Civaux, a travaillé dans d’autres chantiers semblables, des chantiers nucléaires où le protocole de 1978 était appliqué. A Civaux, il ne l’est pas, provoquant des baisses de salaire de 2.000 francs et plus. Sans compter les déqualifications des ouvriers qualifiés s’étant retrouvés OS en changeant de chantier ! ».

Et les délégués CGT de s’inquiéter de la réponse qui est faite à leurs revendications : « Le GIEC nous dit de ne pas pouvoir appliquer le protocole ici parce qu’il a dû marchander le chantier ! Civaux sera donc une centrale au rabais ? La direction EDF à Civaux n’est pas à la hauteur de sa responsabilité ; ce n’est pas elle qui commande mais Fougerolles ! Elle refuse de négocier : pas sous la pression, dit-elle. Mais tout, aujourd'hui, se négocie sous la pression. Même au niveau de l’État... ».

La CGT semblait donc décidée, hier, à camper sur ses positions en maintenant un barrage filtrant à l’entrée de la centrale jusqu’à aujourd’hui 15 heures, début de la réunion prévue : « nous voulons que l’application du protocole soit le premier point discuté. Sinon... ».

A la CFDT, on annonçait, hier, que « la CGT abandonne le contrôle de l’action sur le site… Et on accusait le syndicat rival d’avoir repoussé les travailleurs non cadres qui voulaient aller travailler et cela, avec violence ! Et on s’étonnait de l’absence chronique de FO. L’ambiance n’est décidément pas l’union !

J-L Reymond

Photo : La CGT campe sur ses positions

 

 

le 30/09/2024 à 14:17

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

centrale, bâtiment, grève, négociation, occupation

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