1454202/05/1991POITIERS
Plus la peine de manifester, estime la CFDT... Mais pour la CGT, « le 1er mai vivra »
« Le 1er mai, ce n’est plus ce que c’était ». Foi de cédétiste, les symboles se perdent. Et il en faut désormais beaucoup pour mobiliser des salariés moins préoccupés par les mots d’ordre nationaux que par les ponts qu’ils peuvent faire. Plus en tous cas qu’une simple Fête du travail.
A la CFDT, on s’est fait une raison : « Plus la peine de faire des manifs. Le 1er mai est devenu une journée comme les autres ».
Pas de rassemblement ni de discours, donc, dans les locaux de l’Union départementale, à la Maison du peuple de Poitiers, mercredi, seule une poignée de militants participe à l’apéritif offert par le syndicat. Et si cette réunion amicale commence aux accents de l’Internationale, c’est parce que la CGT a rassemblé ses troupes au rez-de-chaussée et qu’elle entend, quant à elle, maintenir les traditions.
Banderoles, muguet, rien ne manque à la fête. Près de soixante-dix personnes écoutent les trois pages de discours de Francis Boissier, secrétaire à l’organisation de l’Union locale. Auditoire majoritairement cégétiste. La FEN, le comité France-Palestine et celui de soutien au peuple kurde sont représentés, ainsi que le collectif poitevin pour l’appel des Cent.
Le message est clair : « Lier d’un même pas la lutte pour la paix et le combat pour les revendications, au même titre que le patronat et le pouvoir se battent avec acharnement sur le terrain de la guerre et de l’austérité ». Francis Boissier bat le rappel : « L’heure est à la mobilisation et à l’action ».
Dans la salle, une militante vend le numéro spécial de « La Vie ouvrière » consacré aux massacrés de Fourmies dont ce 1er mai parque le centième anniversaire. Un tract distribué par la Jeunesse Communiste rappelle comment, en 1891, dans cette commune du Nord de la France, dix jeunes manifestants sont tombés sous les balles de la troupe : « Cent ans sont passés mais notre indignation est neuve. La lutte continue. Le 1er mai vivra ».
Alain Defaye
Unité à la mairie
Célébré de diverses façons mercredi, le 1er mai a été fêté plus unitairement, mardi, à la mairie de Poitiers. Comme chaque année, la municipalité a invité les syndicats du département à un vin d’honneur.
Premier adjoint. Maurice Monange leur a adressé ses vœux de « prospérité, efficacité et dynamisme », rappelant qu’il « n’y a pas de démocratie sans organisations syndicales ».
Photos : La réception à la mairie
le 11/10/2024 à 16:40
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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