1457213/06/1991POITIERS
Moins de 6.000 F par mois. C’est, à presque vingt-huit ans d’ancienneté, le salaire d’un agent administratif du Conseil général de la Vienne… Les représentants de l’Union inter-fédérale FO de la fonction publique tendent sa fiche de paie. Question de battre en brèche le mythe selon lequel les fonctionnaires sont plutôt bien payés par rapport à leurs homologues du secteur privé.
« Dans les hôpitaux, les agents à 4.600 F par mois représentent plus de 30 % du personnel », explique le syndicat. « A la préfecture, sur 220 fonctionnaires, 70 % perçoivent un salaire de 5.600 F à 6.000 F par mois après vingt ans d’ancienneté. Pour le reste, il y a un poste à 16.000 F et une douzaine de directeurs à 10.000 F ou 12.000 F par mois. Rémunérations auxquelles s'ajoutent évidemment des primes trimestrielles. Mais elles varient selon les branches et les fonctions : inexistantes pour la majorité des agents des collectivités territoriales, leur montant est fluctuant ailleurs en fonction des postes et des systèmes en vigueur.
Difficile, dès lors, de s'y retrouver. Mais FO a travers son union inter-fédérale, entend réunir et défendre « un faisceau de revendications communes. « Notamment un rattrapage de pouvoir d’achat : « Depuis 1982, dans la fonction publique, la perte de pouvoir d’achat se situe entre 13 % et 15 %, en prenant pour référence l’indice INSEE, commente Alain Barreau, secrétaire général de l’Union départementale. L’objectif affiché par son syndicat est clair : obtenir une revalorisation des traitements actuels de 10 % pour en finir avec les grignotages constants qui sont « organisés par l’État pour financer son plan de modernisation de la fonction publique ».
Cette volonté laisse, par ailleurs, les fonctionnaires FO sceptiques. Modernisations ? « On substitue aux fonctionnaires des gens qui n’ont aucune qualification », constate le syndicat qui dénonce le recours accru aux contrats emploi-solidarité. « Les agents qui partent à la retraite ne sont pas remplacés », précisent les territoriaux. Ceux de Poitiers s’insurgent notamment contre la multiplication des temps partiels.
C’est chez les hospitaliers que la crise est le plus durement vécue : « 10 % du personnel est contractuel. Dans les hôpitaux comme partout, on a mis en place un sous-prolétariat. Des jeunes qu’on recrute à 2.000 F par mois. Jamais nous n’avons connu la régression que nous avons actuellement ». FO décrit les conséquences du manque de moyens : fermeture de lits, voire de services entiers pendant l’été, difficultés de recrutement. « On voit même des gens qui quittent la boutique. C’est particulièrement vrai pour les infirmières. A Poitiers, une vingtaine de postes sont vacants. Tout cela va peser sur l’usager ».
« Il est temps de se réveiller », conclut Force Ouvrière qui affiche son intention de « faire monter la pression ».
Son union inter-fédérale de la Vienne annonce, en outre, qu’elle va demander à être reçue par Edith Cresson.
le 14/10/2024 à 14:22
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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