1462926/09/1991POITIERS
Ils lancent une pétition pour peser sur les négociations salariales
Des « nantis » les fonctionnaires ? Quelqu’un s’était permis ce qualificatif, il y a quelques années. Si vous voulez aujourd’hui les mettre de mauvaise humeur, vous n’avez qu’à renchérir sur le même registre en mettant en avant la sécurité de l’emploi. « Il n’y a plus de sécurité de l’emploi ! », rétorque-ton chez les enseignants mais aussi dans les milieux des impôts, de la police, en raison de l’extension de l’auxiliariat. Un exemple parmi d’autres cité par un délégué syndical de la DGI, la révision foncière des propriétés bâties est confiée à des vacataires qui sont là pour six mois.
A cette évolution défavorable s’ajoute la stagnation, voire le recul du pouvoir d’achat : à bout de patience, plusieurs syndicats de fonctionnaires de la Vienne qui n’ont pas tous l’habitude de faire cause commune se retrouvent pour lancer une pétition destinée à faire prendre conscience de l’enjeu des négociations salariales engagées sur le plan national. Ce sont la FEN, la CGT, la CGC, la FASP (police) et le SNUI (impôts). Ces syndicats soulignent que leur démarche est très ouverte et que d’autres peuvent encore les rejoindre.
Les signataires de la pétition estiment que depuis la désindexation des salaires sur les prix en 1982, le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de 15 %. « Ce qui représente un mois de salaire », objecte Michel Veylit de la FEN, en soulignant qu’il en résulte une pénurie d’enseignants et de chercheurs. Le phénomène, après avoir touché surtout le secondaire et le supérieur, risque d’atteindre maintenant les instituteurs.
« Cela nous inquiète pour l’avenir du service public », ajoute le représentant de la FEN ». Et s’il n’y a plus de profs, qui assurera l’enseignement ? ».
Même discours chez les fonctionnaires de la poste, des impôts, de la police où le délégué de la FASP, Bernard Béguier, a calculé que la CSG et l’augmentation des cotisations de la Sécu amputaient déjà de 1 % le pouvoir d’achat en 1991.
Au chapitre des revendications
Pour revenir à une situation plus normale, les cinq syndicats revendiquent :
- une augmentation immédiate de 5 % de la valeur du point d’indice à valoir sur une revalorisation significative du pouvoir d’achat avant la fin de cette année :
- l’engagement d’un plan de rattrapage des pertes subies depuis 1982 ;
- la réindexation de la valeur du point d’indice sur l’évolution des prix à la consommation ;
- une refonte de la grille, reconnaissant pleinement toutes les qualifications, notamment celles des niveaux bac + 2 et toutes celles de niveau 1 (licence, maîtrise, DEA...) et un relèvement très substantiel du minimum Fonction publique pour le ramener au moins à 120 % du SMIC ;
- la préservation et l’aménagement du régime des retraites et le maintien de la péréquation actifs-retraités...
• La pétition est à retourner à la FEN, 16, avenue du Parc- d’Artillerie, 86034 Poitiers-Cedex.
le 22/10/2024 à 21:12
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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