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1464311/10/1991POITIERS

LES INTERMITTENTS DU SPECTACLE BAISSENT LE RIDEAU

Musiciens, comédiens, danseurs, techniciens du spectacle, ne jouaient plus hier. A Poitiers comme dans le reste de la France. Une cinquantaine d’entre eux s’étaient rassemblés dans l’après-midi à la Maison du peuple pour protester contre la remise en cause de leur régime d’assurance chômage (...).

Francis Lebarbier, artiste niortais a rappelé que les intermittents du spectacle n’étaient pas des privilégiés. « Nous n’avons pas choisi d’être des intermittents. Mais combien d’emplois permanents nous sont proposés ? ». Chiffres à l’appui, il affirmait que 45 % ne gagnent pas le SMIC annuel, ASSEDIC compris. 50 % n’ont pas le minimum d’heures de travail nécessaires (507 heures, soit trois mois) pour bénéficier des ASSEDIC. Quant aux sommes dues aux « vedettes », « elles s’expliquent soit par un arriéré d’allocations soit par « un passage à vide », les intéressés n’ayant pas travaillé 507 heures ce qui n’est pas rare ».

« Le déficit de l’UNEDIC est général : le poids du monde du spectacle y est minime » concluait-il. « La campagne qui nous désigne comme les fraudeurs numéro 1 sert à « faire passer » des révisions à la baisse pour l’ensemble des chômeurs. Elle masque une double carence : celle de l’UNEDIC et celle du gouvernement qui n’a développé aucune politique culturelle à l’exception de quelques opérations de prestige. Le volume d’emploi n’a cessé de baisser et on nous reproche d’être au chômage », s’indignait l’interprète des intermittents.

Des délégations remettaient ensuite une pétition à la Direction régionale des affaires culturelles, à la caisse de l’ASSEDIC et à la Direction du Travail.

Claude, régisseuse

Parmi les protestataires, une jeune Poitevine, Claude. En qualité de régisseuse de spectacles, elle règle des problèmes de sons, d’éclairage mais recherche aussi des contrats pour des artistes. « Je démarche des bistrots, des salles, des festivals qui signent des contrats et nous donnent des fiches de paie. Ceci, quand le groupe marche bien. C’est le cas de celui avec lequel je travaille le plus souvent. Quand j’ai atteint 507 heures, je reçois une allocation journalière. Je ne vois pas d’autres solutions que le versement des ASSEDIC. Elles font vivre des musiciens. Leurs cachets sont ponctionnés par de nombreuses charges et ils doivent préparer leurs spectacles. Il n’y a pas d'autres solutions mais je trouve gênant d’être considérés comme des chômeurs ».

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Dans un communiqué, le Syndicat national des professions artistiques et culturelles CFDT s’étonne de ne pas avoir été invité au rassemblement organisé à Poitiers. « Utiliser les dérapages malsains pour effrayer la profession, globaliser les problèmes, les amalgames avec la situation générale n’est pas suffisant », écrit le responsable, G Buffeteau. Doutant de l’avenir de la riposte d’hier dont l’appel était anonyme, il invite les salariés intermittents a rejoindre la CFDT.

Photo : Une cinquantaine d’intermittents du spectacle s’étaient rassemblés à Poitiers

 

 

le 22/10/2024 à 22:27

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

culture, spectacle, intermittent, chômage

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