1465316/10/1991POITIERS
Jacques Fournier, patron des cheminots, a été accueilli hier à Tours par la CGT. Deux trains se sont croisés
Hier matin à Tours, comme dans chacune des autres régions qu’il a visitées, Jacques Fournier, président du conseil d’administration de la SNCF a été accueilli par des banderoles revendicatives signées des cheminots CGT. D’importantes délégations venues du Cher, de la Vienne, du Loiret et d’Indre-et-Loire ont fait le déplacement. Un peu plus de 250 d’entre eux ont défilé en ville.
Le président Fournier, accompagné du directeur régional Daniel Géron, avait tenu à s’adresser à ses personnels, toutes catégories et étiquettes confondues, dans le souci d’élever le débat au niveau national : schémas directeurs du TGV, politique commerciale de la SNCF, etc. A leur manière, les syndicalistes, que les problèmes locaux motivent davantage, ont voulu ramener le débat à ses incidences immédiates : fermetures de dépôts, de triages ou de lignes secondaires, diminution de personnels sur certains sites (1). Plusieurs associations d’usagers leur ont apporté leur soutien.
« Je récuse l’idée du tout TGV et d’un développement à deux vitesses, clame Jacques Fournier devant un sage auditoire de cadres agents de maîtrise et agents d’exploitation. « Halte au démantèlement du service public », scandent bruyamment les manifestants. Chacun emprunte son propre aiguillage.
« La SNCF est une grande entreprise publique qui change, et tout changement provoque fatalement des réactions hostiles. Notre rôle est de nous adapter aux besoins de la clientèle. Depuis le TGV, la clientèle a augmenté, donc le TGV est une amélioration », dit en substance le patron.
La CGT répond par ses propres syllogismes : on supprime des gares et des lignes, on pratique des tarifs dissuasifs, donc ce n’est plus un service public…
« Il faut chercher la souplesse dans les tarifs, mieux expliquer aux usagers qu’il est normal qu’ils payent plus cher pour des services améliorés, ne fermer que les liaisons non rentables pour la collectivité », continue le président Fournier.
Hier à Tours, deux trains se sont croisés à la même heure, à la même vitesse et sous le même tunnel.
(1) La CGT annonce 40 suppressions à Saint-Pierre-des-Corps triage et 11 à Saint-Pierre voyageurs, 40 à Vierzon triage, 10 à Bourges voyageurs et 13 à Fleury-les-Aubrais. Jacques Fournier confirme une « réorganisation » de Fleury en janvier, une autre, « plus tard », à Vierzon. Mais Saint-Pierre-des-Corps serait appelé à devenir un important centre de triage.
Xavier Ryon
Photo : Jacques Fournier, président du conseil d’administration de la SNCF était hier à Tours, où il a rencontré quatre cents cheminots de tous grades de la région. Il a été accueilli à son arrivée par une manifestation de la CGT à laquelle ont pris part des Poitevins
le 29/10/2024 à 07:51
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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