1465818/10/1991POITIERS
Pas de crèche ni de halte-garderie hier pour les petits, 60 % du personnel « petite enfance » du Centre communal d’action sociale était en grève. Les établissements avaient donc été fermés sur décision municipale, deux puéricultrices ayant été réquisitionnées pour assurer le suivi d’assistantes maternelles non-grévistes.
Après une assemblée générale dans la matinée au centre socio-culturel des Trois-Cités, les grévistes étaient reçues à la mairie par Me Monange, représentant Jacques Santrot. Le député-maire assistant à une séance parlementaire à Paris.
Auxiliaires de puériculture, éducatrices de jeunes enfants, puéricultrices, assistantes maternelles remplaçantes, coordinatrice, lui ont fait part de leur « très grand mécontentement ».
Dans la lettre qu’elles ont remises à Maurice Monange, elles réclament « une sortie efficace et rapide de la filière sanitaire et sociale pour répondre – enfin - à une réelle reconnaissance des diplômes, des années d’études, des fonctions et des responsabilités ».
« On a beaucoup d’exigences à notre encontre, on nous demande beaucoup de disponibilité, mais on n’a aucune considération pour nous », commentait une jeune femme avant l’entrevue. « Nous avons un métier très stressant ajoutait une seconde interlocutrice. Nous avons à faire à de très jeunes enfants. Nous avons une très grande responsabilité ».
De meilleures conditions de travail
Elles revendiquent en outre de meilleures conditions de travail : davantage de personnel dans les crèches ; des semaines de travail de 35 h (39 heures actuellement avec des astreintes de garde) ; davantage de congés prenant en compte la spécificité du travail auprès des jeunes enfants (bruit, fatigue, vigilance permanente, disponibilité) ; la retraite à 55 ans, une promotion professionnelle, une formation plus étendue, un treizième mois, une revalorisation salariale.
Sur ce dernier point, les grévistes expliquent qu’une auxiliaire de puériculture (une année de formation après le BEPC) gagne 5.000 F net en début de carrière ; une éducatrice de jeunes enfants (bac plus 2 ans d’études) : 5.000 F net ; une puéricultrice (bac plus 4) : 5.500 F net ; une directrice (une formation de puéricultrice, plus 5 ans d’ancienneté : 6.100 F net).
« Des solutions rapides doivent être trouvées, nos légitimes revendications doivent être satisfaites », concluent-elles dans leur lettre. Une lettre qui sera également adressée à M. Chamard, député et conseiller général ; à René Monory, président du conseil général ; à Mme Pierre, délégué à la Condition féminine.
Des réactions
CGT des communaux. « La CGT se félicite du mouvement du personnel du CCAS (Centre communal d’action sociale de la ville de Poitiers), notamment par la fermeture des crèches ».
Elle ajoute que les agents de service des écoles maternelles luttent pour être reconnus comme assistantes d’éducation auprès des enseignants. « Elles doivent pouvoir accéder rapidement à l’échelle 4 de rémunération dans le cadre d’une filière sociale ». Pour la CGT la refonte des qualifications doit se faire sur la base d’une refonte de la grille des rémunérations.
La CGT conclut en appelant les agents à définir un cahier revendicatif et à participer à la journée d'action du 24 octobre.
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le 29/10/2024 à 08:05
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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