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Ce matin, à la Chambre de commerce de Poitiers, a eu lieu une réunion des Présidents et membres des Comités des Syndicats et groupements patronaux de toutes les catégories professionnelles de tout le département. Une centaine de personnes dont 30 présidents de syndicats représentants 2.000 commerçants et industriels étaient réunis dans la salle des syndicats. Les Parlementaires de la Vienne avaient été invités et on notait la présence de M. de Montjou, député.

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La présidence de l’Assemblée fut offerte à M. Servant (président de la Chambre de commerce) qui prononça une allocution très applaudie, puis M. Giraudon, président de l’Union Commerciale et Industrielle, exposé le but de la réunion et indiqua les bases de la protestation à élaborer.

Après échanges de vues et discussion auxquelles prirent part MM. Lafoy, Baillergeau, Giraudon, de Montjou, Servant, Silbersmith, Nivet, Favret et d’autres, l’ordre du jour suivant fut adopté :

Résolution

« Les commerçants et industriels de Poitiers et de la Vienne, réunis le 21 décembre 1925, au nombre d’une centaine dont 30 présidents de syndicats représentant eux-même environs 2.000 commerçants et industriels ;
« Écrasés d’impôts, excédés d’injustice ;
« En appellent au Parlement, au Gouvernement, au Pays ;
« Frappés par la loi du 4 décembre 1925 de contributions supplémentaires et rétroactives, menacés encore de charges nouvelles, ils déclarent que la conséquence la plus certaine de mesures fiscales exagérées, serait de paralyser l’activité économique du pays, de provoquer le chômage et de rendre la vie encore plus chère.
« Déclarent protester énergiquement contre cette législation.
« Ils adjurent le pouvoir publics de comprendre enfin que leurs devoirs impérieux sont :
1. De rétablir l’égalité fiscale pour qu’enfin chacun soit appelé à payer sa juste part ; que notamment les coopératives et les syndicats soient traités sur le même pied que tous les autres commerces et ne bénéficient plus de subvention et de prêts d’argent à un taux inférieur au cours.
2. De cesser tout gaspillage et de faire sans délai le maximum d’économies possibles.
3. De tirer un meilleur parti des monopoles et richesses de l’État.

Et pour arriver à ces fins :
4. De réaliser la trêve des partis dans l’union de toutes les bonnes volontés.

Sous ces conditions qu’ils estiment irréductibles,

Les commerçants et industriels de Poitiers et de la Vienne prennent la résolution suivante :
« Qu’au cas où il ne serait pas tenu compte de leurs revendications ils sont prêts, en union avec l’ensemble des groupements commerciaux de France à opposer une résistance vigoureuse à l’exécution des mesures fiscales qui ruinent l’économie sociale du pays.

Une délégation composée de MM. Georges Servant, Giraudon, Baillergeau, Lafoy, Nivet, Gustave Servant et Chéret a été chargée d’aller à la Préfecture pour remettre à M. le Préfet de la Vienne le texte de la protestation.

Pendant la remise de la protestation un grand nombre de commerçants avaient fermé leurs magasins sur les volets desquels était placardée une affiche portant ces mots : « Fermé de 13 h. 1/2 à 14 h. 1/2. Protestation du Commerce contre les nouveaux impôts ».

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