1467325/10/1991POITIERS
Les militants de FO, de la CGT et de la FEN ont manifesté à Poitiers et Châtellerault lors d’une journée de grève générale moyennement suivie
Ah ! Ça ira ! Ça ira ! Derrière une banderole, des militants Force ouvrière esquissent un pas de danse. Il fait froid sur la place d’Armes en ce jour de grève nationale. Entre 800 et 1.000 manifestants s’étaient rassemblés hier matin à Poitiers, 400 à Châtellerault. Certains se réclamant de FO, d'autres de la CGT, les derniers de la FEN.
Les trois syndicats n’ont pas défilé bras dessus, bras dessous. Cette manifestation était « convergente » et non pas « unitaire ».
Voilà pour la nuance.
En tête de cortège, Force ouvrière qui a répété qu’elle était à l’origine de ce mouvement. Plusieurs mètres derrière, les forces de la CGT immédiatement suivies par des éléments de la FEN.
Sur les banderoles et pancartes, les revendications des cheminots, des postiers, des policiers, des employés du Trésor, de salariés de Dassault, de Télémécanique, d’un « infirmier moribond »… Sur les lèvres, des slogans : « Charasse, vire tes godasses ! », « Cresson du pognon ! », « Bérégo du boulot ».
En fin de matinée, devant la préfecture de Poitiers, place aux discours. « Force ouvrière n’a pas pris la décision de la grève générale interprofessionnelle à la légère déclarait Alain Barreau. Mais aujourd’hui, la situation l’impose ». Il annonçait plus de 18.000 chômeurs dans la Vienne. « La politique économique doit être infléchie » insistait-il en critiquant les dernières déclarations du ministre de l’Économie. « Le chômage n’est pas une fatalité, les salaires et les pensions doivent être augmentés.
Critiques similaires de Francis Boissier, secrétaire général de l’Union CGT qui parlait des salariés de Delsol, Durand et des autres « jetés à la rue, comme on se débarrasse de vieilles machines ». En conclusion, il demandait que le SMIC soit fixé à 7.000 francs, la reconnaissance des qualifications des formations qualifiantes, la création d’emplois stables, l’amélioration des conditions de travail, la réduction du temps de travail sans perte de salaire et le maintien de la protection sociale.
Enfin, Myriam Lieby, au nom de la FEN, revendiquait des augmentations salariales et une hausse de 5 % du budget de l’Éducation nationale.
Opération escargot
L’après-midi, les troupes de FO montaient sur Châtellerault en roulant à la vitesse d’escargot sur l’autoroute.
Une centaine d’employés communaux des deux syndicats les attendaient devant l’hôtel de ville.
Pendant ce temps, une délégation de la CGT remettait un volumineux dossier à la préfecture. Un concentré « de tous les problèmes recensés dans le département ».
Participation de 10 à 45 %
Voici les chiffres de la participation à la grève sur le département selon des sources officielles : SNCF : agent de conduite 25 % ; sédentaires : 10 % ; EDF : 40 % ; transports urbains : 45 % ; Poste : 18 % ; Télécommunications : 15 % ; Finances : 25 % ; préfecture : 10 % ; communaux : 10 % ; hospitaliers : 18 % ; organismes sociaux : 45 % ; dans le secteur privé, métallurgie/ 15 % ; chimie/ 12 %.
Photo : Manifestation « convergente mais pas unitaire »
le 29/10/2024 à 08:50
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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