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1467826/10/1991CHATELLERAULT

UNE MAIRIE EN ÉTAT DE SIÈGE

Cent cinquante manifestants de la SOCHATA-SNECMA Saint-Quentin et Sextant Avionique perturbent le conseil municipal de Châtellerault

On attendait les assistantes sociales, qui sont venues d’ailleurs, petit défilé en centre-ville, réception par le sous-préfet puis par

Mme le Premier ministre d’une délégation. Ce sont en fait les salariés de la SOCHATA, leurs collègues de la SNECMA Saint-Quentin, venus à 50 en car, et des employés de Sextant Avionique qui ont créé l’événement hier soir à Châtellerault en allant se masser avec banderoles et drapeaux devant les portes de la mairie où devait se tenir le conseil municipal.

Environ 150 cégétistes emmenés par le secrétaire de l’UL, Michel Juteau, et qui se sont heurtés à des barrières métalliques, des policiers en tenue, et un important cordon de CRS, mettant de fait l’hôtel de ville en état de siège.

Pour parler monnaie avec les élus présents à l'étage, on se sera battu sur des chiffres, les ouvriers syndiqués demandant l’entrée de 20 d’entre eux, issus des diverses composantes présentes Mme Cresson restant, elle, ferme sur la quinzaine, et de Châtelleraudais uniquement. Dialogue de sourds, il aura failli entraîner des violences, barrières poussées et frottements, mais le rapport de force était tel (une dizaine de cars de CRS stationnés à proximité), que la sagesse l’aura emporté.

Dans la salle du conseil, le Parti communiste se voyait par la voix de Paul Fromonteil curieusement associé au RPR, Philippe Rabit, pour demander une suspension de séance ; qui était obtenue et permettait à chacun de s’exprimer ; les élus communistes se plaçant résolument au côté des manifestants tout comme leurs collègues RPR, ceux-ci estimant qu’une séance de conseil municipal doit être publique ou ne pas être.

Le RPR n’ayant pas obtenu satisfaction quittait la salle, tandis que MM. Fromonteil, Baraudon et Geron, pour le PC, allaient prendre la parole devant les salariés, suivis de peu par Philippe Rabit qui aura réussi la gageure de faire parfaitement entendre sa voix au milieu des syndicalistes.

L'incident diplomatique fut presque consommé quand le PC annonça son intention de quitter la salle à son tour, ce qui valut une sérieuse mise en garde de Mme le maire, annonçant très clairement de possibles représailles si le fait se produisait. Compromis trouvé, les conseillers communistes sortiront, les adjoints demeurant sur place.

La séance reprenait tandis que sous les fenêtres de la mairie volaient les tracts et montaient revendications et chansons.

Déception, amertume, les salariés de Saint-Quentin repartiront à bord des cars sur un « ce n’est qu’un au revoir Cresson » et sous les applaudissements de leurs collègues châtelleraudais qui se disperseront peu après.

Claude AUMON.

Photo : Repoussés par les policiers, les manifestants n'ont pu assister au conseil municipal, présidé par Édith Cresson

 

 

le 29/10/2024 à 09:02

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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