1474018/01/1992CHATELLERAULT
L’inauguration du technoforum était une belle occasion pour la CGT d’exprimer ses revendications. Elle l’a fait, haut et fort
Ce sont plus de 500 syndicalistes qui se sont regroupés dès le début de l’après-midi au technoforum, près du rond-point de l’autoroute, occupé il n’y a pas si longtemps par les routiers en colère. Un technoforum qui a pris en ce jour des allures de véritable camp retranché, derrière deux compagnies de CRS et un escadron de gendarmes mobiles.
Au total, 300 représentants de la force publique, face aux manifestants venus dès 15 heures de la SOCHATA, Gallus, Valéo, Hutchinson, Fonderies du Poitou ou encore Domine. Des militants de la CGT venus apporter leur soutien aux salariés de Sextant-Avionique, attendus quelques instants plus tard.
Se mêlant au cortège, plusieurs élus communistes châtelleraudais, Jean-Louis Moreau, Paul Fromonteil, Pierre Baraudon ou encore Pierre Jamain, tous ceints de leur écharpe tricolore. « Nous sommes là aux côtés des travailleurs », lâcheront-ils alors que l’impressionnant cortège des salariés de Sextant arrivait sur le site, peu après 15 h 30. Ambiance bon enfant, entre slogans de défense de l’emploi à Châtellerault et plaisanteries aigres-douces avec les CRS, massés derrière un large rideau de barrière.
Paul Fromonteil sous les matraques
En attendant le cortège officiel et la voiture du Premier ministre, plusieurs prises de parole des représentants de la CGT, Force ouvrière ou la CFDT. Jean-Michel Pascraud, délégué de Sextant fustige la politique du gouvernement, la casse de l’aéronautique, le prochain éclatement du site de la Brelandière occupé depuis des années par la SFENA puis Sextant et dénonce vigoureusement sous les applaudissements, les trois plans sociaux subis par l’entreprise.
L’arrivée de Michel Hervé, maire de Parthenay, vers 16 heures, déclenche un envol de tracts et une bordée de sifflets, mais déjà, une partie des manifestants se masse sur le rond-point du technoforum pour faire barrage au cortège officiel. S’en suit alors une bousculade entre CRS et manifestants au premier rang desquels on trouve Paul Fromonteil ou Francis Martin, secrétaire départemental de la CGT accompagné du secrétaire régional, Jean-Pierre Jallais.
Quelques coups de matraques tombent. « Où est la démocratie ? Que veut dire le mot liberté ? N’a-t-on plus le droit de manifester ? », s’écrieront d’un cœur commun élus et simples militants syndicaux. Avec une demi-heure de retard, Edith Cresson arrive en trombe au technoforum, sous une vaste bordée de sifflets.
Il n’empêche, le Premier ministre-maire, sort de sa R 25 et s’approche des manifestants en empoignant un mégaphone de la centrale syndicale ! « Je suis contente de vous voir… (sifflets). Votre situation nous préoccupe, rendez-vous demain après-midi à la mairie pour une séance du conseil municipal.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, les manifestants prennent acte. Edith Cresson peut inaugurer le Technoforum. Au calme.
J-Ph Bois
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le 04/11/2024 à 16:37
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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