1474423/01/1992LUSIGNAN
Les cheminots de Lusignan cherchent à éviter la fermeture de leur gare
Les cheminots des petites gares sont-ils tous des lampistes ? C’est un peu l’impression que l’on ressent chez ceux de Lusignan obligés d’assumer une décision qui les dépasse : le 1er mars, ils ne pourront plus vendre de billets aux voyageurs et en septembre, lors du passage en commande automatique à partir de Niort, ils fermeront boutique.
C’est une rançon élevée payée au progrès. Sur le plan personnel d’abord, où le choix d’une vie se trouve brusquement remis en question, à quelques années de la retraite. Pour les usagers qui seront confrontés à des difficultés nouvelles. A l’échelle du pays mélusin, enfin, où l’on peut difficilement conjuguer défense et illustration de la ruralité avec disparition du service public.
A quoi rime une gare si elle doit se contenter de regarder passer les trains, même à 160 kilomètres à l’heure ? « On ne critique pas le TGV, mais ce qui se fait autour » confie le chef de gare, Jean-Michel Golanski, entré en formation à 16 ans et demi comme élève exploitation et qui a fait carrière de Pamproux à Lusignan via Rouillé.
Pour Jacques Thoreaux qui s’apprête à entamer sa trentième année à Lusignan, il s’agit moins de manifester un réflexe corporatiste que de faire comprendre aux usagers quelles seront les conséquences. Et de citer des personnes âgées, habituées de la ligne, qui vont se retrouver sur le quai de la gare de Poitiers avec cinq minutes seulement pour retirer leur billet de TGV. « Tout ça va être très mal ressenti par la population rurale.
Lundi, réunion publique
Avec le soutien des cheminots CGT de Niort et La Rochelle, les cheminots de Lusignan lancent une action de sensibilisation auprès des élus et du public qui passera par des pétitions. De plus une réunion publique se tiendra lundi 27 janvier à 20 h 30, à l’hôtel de ville de Lusignan, en vue de sauver ce qui peut encore l’être.
C’est-à-dire le maintien d’un service automatique de vente des billets qui permettrait de préserver une présence humaine. Ce privilège est réservé aux gares qui atteignent un chiffre d’affaires annuel d’un million de francs. « Avec Rouillé et Coulombiers, nous atteignons 600.000 F », répondent les sept cheminots de Lusignan en espérant pouvoir encore renverser la vapeur.
Michel Lévêque
Photo : Les trains passent en gare de Lusignan mais risquent de s’arrêter de moins en moins
le 04/11/2024 à 17:23
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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