« Retour

1475031/01/1992POITIERS

NI BOULOT, NI SALAIRE, NI LICENCIEMENT

Coup d'œil sur ces salariés qu’on ne reprend pas en cas de rachat des entreprises ou comment avoir le derrière entre trois chaises !

Reprise en douceur, qu’ils disent tous pour les entreprises dont les patrons décident de passer la main ou qui sont carrément rachetées. Reste que trop souvent, surtout dans ce dernier cas de rachat, la délicatesse n’est pas toujours de mise et des employés se retrouvent sur le carreau sans guère savoir pourquoi !

Ainsi le cas, que nous avons évoqué récemment, de plusieurs salariés de la Société Poitevine de Nettoiement qui n’ont pas été repris (la loi fait obligation de reprendre tous les contrats de travail) par le successeur.

Situation pour le moins inconfortable puisque les salariés en question se pointaient tous les matins à l’embauche pour se voir refuser l’entrée de la maison. Et pourtant, ils n’étaient pas licenciés. L’ancienne entreprise, elle, ne se sentait plus concernée et comme au bout du compte ces gens ne travaillaient pas, ils n’étaient pas payés !

Ce cas étonnant semble se renouveler à l’Atelier Chaudronnerie du Poitou à Jaunay-Clan où la reprise en fin d’année dernière s’est soldée par une trentaine de licenciements et des remous dont nous nous étions fait l’écho. Pourtant, à ce jour, il reste le cas de deux ex-délégués CFDT de l’entreprise dont le licenciement a été refusé par l’inspection du travail mais qui ne peuvent travailler à l’atelier !

Le patron conteste cette décision mais pourtant les contrats de travail continuent de s’appliquer tant que les recours juridiques ne sont pas terminés. Une action prud’homale est bien sûr engagée mais comment vivre sans argent en attendant ?

Pas question en effet d’aller s’inscrire comme demandeurs d'emploi : ils ne sont pas licenciés officiellement. Pas question d’aller prétendre au RMI puisqu’ils ont officiellement du travail, donc un salaire. En clair, comment vivre sans paie depuis maintenant quatre mois ?

Le 5 février, les Prud’hommes se prononceront sur ce cas intéressant de deux salariés non licenciés auxquels on refuse le droit de travailler. Comme dit l’un d'eux « Nous sommes prêts à nous plier à toute décision mais pour le moment aucune n’est prise ! ».

Laurent Bertagnolio

 

 

le 04/11/2024 à 17:43

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

nettoyage, métallurgie, licenciement, délégué, prud'hommes

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation