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1475207/02/1992CHATELLERAULT

TROIS QUESTIONS À MAURICE LAMOOT

Depuis sept ans dans la Vienne, Maurice Lamoot est permanent de la CGT, l’un des responsables de la Fédération des métaux.

Depuis vendredi et les élections qui ont suivi le congrès national à Paris, il fait partie des quatorze secrétaires qui forment l’instance supérieure du syndicat. Premier compte-rendu ce jeudi, à Châtellerault.

NR : Changement à la tête (Louis Viannet remplace Henri Krazucki), dans le domaine de l’action, le congrès 1992 restera-t-il comme celui du renouveau ?

Maurice Lamoot : « Disons qu’il apparaîtra sans doute important dans le sens où il a été axé sur la volonté de redonner la parole et le pouvoir à la base. Maintenant, nous disons que les initiatives doivent venir des salariés, des syndiqués eux-mêmes et que la structure n’est là que pour répondre à leurs besoins, pas prendre l’initiative. Il s’agit d’un vrai renouvellement en effet de la pratique démocratique, en évitant au maximum les délégations qui font que souvent tout vient d’en haut et que l’on arrive à perdre le contact avec les réalités du terrain. Dans ce sens, le syndicat n’est qu’un outil au service d’une réflexion, de revendications, qui peuvent prendre des formes multiples ».

NR : La reconquête passe-t-elle aussi par l’abandon des liens avec une classe politique en baisse de crédibilité ?

Maurice Lamoot : « Il s’agit en effet d’une question importante et qui a fait l’objet d’un vrai débat durant le congrès. C’est vrai qu’il faut clarifier les différences entre ces deux secteurs et que la confusion qui s’était parfois instaurée nous a nui. Ceci étant, il peut y avoir des interférences et les décisions politiques interpellent forcément les syndicats. Mais chacun a son tour de rôle à jouer... Quant au fait de voir des élus avec écharpes tricolores dans nos manifestations, nous ne pouvons que nous réjouir du soutien que l’on nous apporte, espérer qu’il soit le plus puissant possible. Ce qui compte, c’est qu'à chaque fois, ce soient les salariés qui se trouvent à l’origine.

NR : Dans la Vienne, plus particulièrement, avez-vous élaboré un plan d’action précis face aux problèmes de l’heure ?

Maurice Lamoot : « La situation dans le département est difficile, on s’en rend compte ici avec Sextant, avec d’autres entreprises de taille, ailleurs dans la région. A force de déstructurer, on peut forcément craindre des pertes d’emplois, notamment parmi ceux qui sont qualifiés et se trouvent déjà en tout petit nombre par ici. Il faut donc que des réponses soient apportées pour conserver, développer, créer des entreprises et pas qu’il soit proposé aux familles d’aller s’installer ailleurs. Maintenant, c'est aux salariés de décider de leur façon d’agir et réagir ; avec de grandes manifestations de rues, peut-être, aussi comme on le voit à Sextant, en acceptant de réfléchir, de rencontrer les dirigeants, de proposer. C’est une autre sorte de travail, moins visible, mais responsable et qui peut, elle aussi, porter ses fruits.

 

(Propos recueillis par Claude Aumon)

 

 

le 04/11/2024 à 17:57

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

congrès, politique, orientation

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