1476422/02/1992CHATELLERAULT
C’est désormais une habitude, chaque fois qu’Edith Cresson se trouve dans sa ville de Châtellerault, les salariés de Sextant Avionique vont à sa rencontre. Ce fut ainsi au cours de conseils municipaux, lors d’inaugurations, sans compter avec les formules originales renouvelées régulièrement par les syndicats : présence à un match de football, sit-in avec animations sportives et merguez devant la mairie, enfin, ce vendredi soir à Thuré, confrontation directe à l’occasion de la visite par le premier ministre et conseiller général du secteur, de la toute nouvelle salle de judo de Thuré. Un lieu propice aux exploits sportifs des jeunes et des aînés de la petite cité où Edith exerça ses premiers talents de maire aux côtés de l’actuel édile, Claude Marquois et ce, avant d’emporter l’hôtel de ville de Châtellerault. Lieu de rencontre également ce vendredi puisque s'y étaient massés quelque 250 salariés de Sextant qui, entre banderoles et chansons, ont attendu patiemment le cortège officiel qui affichait près d’une heure de retard à l’arrivée. Là, accord ayant été pris avec les gendarmes, le service d’ordre descendu de la capitale et le sous-préfet, M. Guy Roth, un dialogue pouvait s’instaurer après que Mme Cresson eut passé au milieu d’une haie d’honneur revendicative, certes, jamais agressive.
Face aux demandes des représentants syndicaux, elle a souligné que ses services continuent de travailler sur le dossier et qu’elle-même se chargerait de répondre à toutes les questions précises qui lui seraient posées par écrit. Une façon d’inviter les présents à poursuivre la concertation engagée, même si, côté salariés et à l’approche d’échéances graves, on ressent désormais une certaine méfiance, proche de l’amertume. Un peu plus tard, dans la salle des fêtes et à l'occasion d’un pot, le Premier ministre, monté sur une chaise, a souligné une fois de plus que Sextant Châtellerault serait parmi les centres du groupe, l’un des mieux préservés, peu ou pas touché par la mise au chômage...
Des mots qui ont entraîné peu de réactions parmi les centaines de personnes qui l’entouraient. Il est vrai que les entrées avaient été soigneusement filtrées et qu’il ne se trouvait sur place qu’un tout petit nombre de salariés, le reste ayant accepté de rester à la porte.
Claude Aumon
le 04/11/2024 à 19:08
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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