« Retour

0146923/03/1926POITIERS

FEDERATION NATIONALE DES SYNDICATS DE FONCTIONNAIRES - MEETING

Section de la Vienne – Meeting du 14 mars 1926

Les Fonctionnaires de la Vienne se sont réunis en assemblée générale extraordinaire, le dimanche 14 mars 1926, à 1 h. 1/2, salle Gentilleau, pour entendre l’exposé du camarade Glay (des instituteurs) sur la situation des fonctionnaires dans les circonstances que nous traversons.

MM. les députés Tranchand et Hulin ont bien voulu honorer de leur présence cette grande réunion, les autres parlementaires s’étaient faits excuser.

A l’unanimité l’assemblée a voté l’ordre du jour ci-après :

Une délégation chargée de la remettre à M. le Préfet se rendit à la Préfecture accompagnée par une grande partie des assistants. Elle fut reçue avec la plus grande amabilité par M. Braconnier, secrétaire général, qui, après avoir pris connaissance de cet ordre, promit de le faire parvenir aux pouvoirs publics.

Les fonctionnaires et agents des services publics réunis au nombre de 600 à Poitiers, salle Gentilleau, sur l’initiative de la section départementale de la Fédération des Syndicats de Fonctionnaires ;

S’élèvent avec force contre toute décision qui refuserait de compléter, dans une mesure légitime par le vote de crédits nouveaux sur l’exercice 1926, la réforme des traitements simplement amorcée en 1925,

Ils rappellent que malgré l’engagement législatif contenu dans l’article 39 de la loi du 30 avril 1921, ni la revalorisation, ni la péréquation générale des traitements n’ont été intégralement réalisées ;

Que de 1919 à 1925 les fonctionnaires ont subi sans compensation le préjudice d’une augmentation de plus en plus accélérée du coût de la vie aboutissant à un avilissement de leur rémunération de 40 % ;

Que depuis le début de 1925 l’indice des prix a fait un nouveau bond de 30 % absorbant et au-delà les majorations qui viennent d’être accordées ;

Qu’en conséquence le déficit d’ajustement s’est encore aggravé et la condition matérielle des fonctionnaires, loin d’être améliorée, reste inférieure à ce qu’elle était avant la révision des traitements.

Ils rappellent également qu’à l’époque de son Gouvernement M. Painlevé, président du Conseil, reconnaissant impartialement l’insuffisance des solutions apportées pour remédier à la situation, avait, dans un communiqué, fait remarquer le caractère provisoire et annoncer que le problème des traitements serait repris en son entier en 1926 ;

.../…

Instruits enfin par l’expérience des cinq dernières années et redoutant des lendemains plus sombres encore pour eux, les fonctionnaires réclament avec insistance et énergie, l’établissement d’une échelle mobile, garantie déjà en vigueur pour les personnels des services publics dans presque tous les pays à monnaie dépréciée garantie adoptée par plusieurs municipalités en France, garantie formant pendant aux moyens de protection ou de récupération contre la cherté de la vie dont dispose les autres classes active de la société.

Les fonctionnaires affirment leur volonté arrêtée d’obtenir ces justes satisfactions. L’État n’userait que d’un pouvoir sans droit en voulant imposer par la contrainte une violation de la principale clause du contrat de travail : celle de la rémunération.

Ils protesteraient par tous les moyens jusqu’aux plus énergiques contre un abus inadmissible dans un régime démocratique. La misère des fonctionnaires, la famine de leurs foyers ne peuvent être la rançon d’une autre opulence et d’un autre luxe insolent.

Leur protestation ne peut être qu’accrue par la menace d’impôts nouveaux dont le poids retomberait principalement sur les travailleurs quand ils constatent, d’autre part, qu’aucune modification profonde n’est prévue pour retoucher une fiscalité de privilèges et d’inégalité, que le scandale des dommages de guerre n’a déterminé aucune mesure de restitution, que la spéculation et le mercantilisme ont les coudées franches pour leurs pratiques révoltantes.

Les fonctionnaires ne peuvent manquer d’établir un parallèle autant entre l’action parlementaire négative pour imposer le sacrifice indispensable des classes enrichies par la guerre et le désordre économique d’après-guerre en vue du rétablissement de la situation financière et positive seulement pour sacrifier sans limite les classes laborieuses.

Les fonctionnaires se déclarent décidés à défendre le droit et la dignité des salariés si le Parlement se dérobait à son devoir démocratique.

 

 

le 02/06/2020 à 17:01

Source : L'Avenir de la Vienne

meeting, instituteurs

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation