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L’Union des cadres et agents de maîtrise CFDT Poitou-Charentes proposait pour la première fois dans la région un diner-débat aux cadres de la région, vendredi soir à Niort.

La CFDT premier syndicat de cadres (si on inclut ceux de la fonction publique) en France entend pratiquer ce qu’on pourrait appeler une médecine préventive. En d’autres termes, aider les cadres à gérer leur carrière sans attendre d’être dépassés par l’évolution technologique de leur entreprise. A l’heure où le nombre de cadres au chômage a augmenté de 34 % en un an, la précaution paraît utile.

D’autant plus utile en Poitou-Charentes que 80 à 85 % des cadres occupent aujourd’hui le même poste dans la même entreprise qu’au moment de leur embauche, parfois vingt ou trente ans plus tard. Quand la France des cadres bouge, parfois non sans quelque frénésie, les cadres poitevins donnent parfois l’impression de s’endormir dans leurs pantoufles. Le réveil pouvant s’avérer douloureux.

Et pas seulement pour les cadres qui n’on pas su ou pas pu s’adapter à l’évolution du monde économique : les entreprises sont elles aussi parfois victimes de cet immobilisme de l’encadrement. Selon Jean-Claude Bouchet, délégué régional des cadres CFDT, on constate que les jeunes cadres obtenant un emploi en Poitou-Charentes ont du mal à s’intégrer aux entreprises, à faire passer parfois leurs idées novatrices et repartent souvent vers d’autres horizons quelques années, voire quelques mois après leur arrivée.

Trop grande stabilité pour certains, trop rapides mouvements pour les autres : la CFDT souhaiterait faire évoluer les choses. En faisant prendre conscience aux cadres de l’importance des plans de formation dont ils sont trop souvent exclus, notamment dans les PME, où ils se retrouvent isolés et accablés de responsabilités sans la possibilité du moindre recul par rapport à leur carrière.

D’où aussi une action de la CFDT en direction des futurs cadres, trop souvent aveuglés par le miroir aux alouettes au début de carrière foudroyant qui se termine en cul-de-sac. Mais aussi en direction des chefs d’entreprises, invités a ne plus conserver jalousement leurs projets mais à en faire part à leurs cadres pour que ceux-ci puissent envisager leur avenir en harmonie avec celui de l’entreprise. Un discours ambitieux, loin des revendications stériles auxquelles la CFDT a au moins partiellement renoncé et qui reste à faire passer dans la réalité.

Vincent Buche