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« Le personnel est très inquiet. La direction laisse planer un flou total sur l’avenir de l’entreprise et des salariés » : les délégués CGT de l’entreprise montmorillonnaise de menuiserie, à la suite de la réunion du conseil d’administration du 30 avril, ont donc demandé, hier, au directeur de Ranger, la tenue d’un « comité d’entreprise extraordinaire dans les plus brefs délais pour de plus amples explications... ».

La CGT appelle, d’autre part, le personnel à une assemblée générale, jeudi matin, à la prise de travail, pour « dialoguer, informer et mettre le personnel devant ses responsabilités ». Consciente que le rapport de force dans une entreprise où le nombre des syndiqués est faible, n’existe pas, la CGT tient à prendre la température générale, même si le pessimisme de nombreux employés est patent : « on nous mène en bateau. Le groupe n’effectue plus de répartition des tâches alors que la fusion de Ranger-Montmorillon avec ICM-Angoulême avait été réalisée pour ça. La direction parle de mutations volontaires à Angoulême... si la production baisse. Or, cette production est en mauvaise posture. En mars, Ranger a fait vingt-deux millions de chiffre d’affaires contre 35 à 40, les bons mois... ».

Il y a trop longtemps que le personnel s’attend au pire. La CGT souhaite que chacun puisse donc en avoir le cœur net. Jeudi, elle demandera au personnel s’il veut rencontrer le directeur sur le champ, un nouveau directeur, M. Rivet, nommé en mars et qui cumule son poste avec celui de directeur de la SOFISEB en Vendée (Arthur-Bonnet). « La plupart des cadres ont, ainsi, une double affectation ; ils ne craignent donc rien », explique-t-on à la CGT où l’on avoue redouter une annonce de « dégraissage » imminente qui toucherait une partie de 469 employés de Ranger.

Des « acquis » auraient été également récemment mis en cause (jours de récupération, primes d’ancienneté entre autres). Demain, on saura si le personnel de Ranger est prêt à la mobilisation. A défaut de savoir si la reprise des affaires et, notamment chez Conforama, s’annonce...

Jean-Luc Reymond