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L’assemblée du personnel des Ets Ranger, organisée par le syndicat CGT a rassemblé deux cents personnes environ, jeudi matin, ZI Nord de Montmorillon, soit environ 80 % des employés présents à 8 h. Une démarche semblable était prévue l’après-midi à l’usine de Saulgé, à « La Trutte ».

Mobilisation réelle, donc, qui témoigne bien de l’angoisse des ouvriers de Ranger face aux « bruits qui courent », à l’apparente indécision du groupe sur le rôle que doit jouer l’importante unité de Montmorillon-Saulgé et, surtout, face à la faible charge de travail.

Le délégué CGT, Michel Multeau, faisait d’abord un rapide historique de l’évolution de Ranger depuis son rachat par le groupe Pinault en 1984 et il demandait aux salariés réunis dans l’enceinte de l’entreprise, devant les bureaux de la direction, ce qu’ils souhaitaient : « On veut en savoir plus, donc rencontrer la direction... ».

Aussitôt dit, une délégation de cinq personnes se rendait dans les bureaux directoriaux répercuter la demande. Après un instant de « flottement » les membres de la direction acceptaient de descendre et de discuter. Ils confirmaient qu’ICM, près d’Angoulême, est confrontée à un surcroît de travail, qu’on y pratique les 3 x 8 et que des salariés à contrat à durée déterminée (CDD) ont été appelés en renfort ». Ces CDD pourraient être supprimés et des employés Ranger volontaires pourraient être appelés à les remplacer.

« On parle au conditionnel chez Ranger. Rien n’est décidé », expliquait en effet la direction. « Il ne s’agit que d’une éventualité... ».

L’autre solution serait de rendre à Ranger une activité digne de ses effectifs et du travail de qualité qu’on sait exécuter à Montmorillon, tant il est vrai que le créneau du « kit cuisine-salle de bain » rapporte peu. La direction laissait entendre que « d’autres marchés sont actuellement prospectés, qu’aucun choix n’a encore été opéré, mais que le maximum sera fait pour maintenir l’emploi à Montmorillon ». Ranger se trouve donc bien dans une période de recherche et d’attente...

Une attente que les employés souhaitent ne pas voir durer indéfiniment. Chacun sait, en effet, qu’il n’y aurait, en cas de licenciements, aucune position de repli pour eux à Montmorillon et dans les environs.

J-L Reymond