1484120/05/1992MONTMORILLON
Apparemment, c’est fait : le repreneur de l’entreprise Ranger s’appelle Bernard Roques. C’est ce que les salariés ont appris hier
La semaine dernière, lors d’une action de la CGT qui avait convié le personnel devant les grilles de l’entreprise, la direction de Ranger avait promis de tenir au courant les salariés de l’issue de cette « affaire ». Un rachat (encore un) qui aura tenu en haleine le Tout-Montmorillon pendant plusieurs dizaines de jours. Ce fut d’abord une rumeur, puis une « menace » qui semblait planer sur l’entreprise, pour laquelle les pessimistes tablaient sur le plus sombre avenir.
En se saisissant avec vigueur du dossier, la CGT voulait en savoir plus : une entrevue avec le sous-préfet confirmait le « flou artistique » entourant l’opération. Oui, Pinault avait bien des velléités de se désengager de l’entreprise. Mais au profit de qui ? On aura longtemps évoqué l’hypothèse d’un repreneur allemand. Mais finalement, le nouveau propriétaire de Ranger n’a rien de germanique...
Hier après-midi à 16 h 45, le personnel de l’usine était réuni pour entendre les dernières informations de la direction à propos de ce rachat. Une nouvelle accueillie dans un calme apparent, même si la CGT, dès hier soir, réagissait dans ce communiqué :
« Notre syndicat avec l’aide de l’Union locale, avait vu juste et nos informations étaient fondées. Malgré le flou artistique de notre direction, la CGT a déjoué les manœuvres et vous a toujours tenu informé en toute connaissance de cause.
« La Direction, malgré nos appels et ses prises de parole, ne savait pas (c’est ce qu'elle disait). Aujourd’hui elle dévoile le secret… Le repreneur se nomme Bernard Roques et nous ne sommes pas dupes de cette grandiose supercherie financière, « Pinault se « débarrasse » de sociétés, et à quel prix ! Pour les revendre à un P-DG, Bernard Roques, ayant quitté le groupe il y a trois ans, avec l’appui des mêmes banques et assurances que le vendeur (Crédit Lyonnais, AGF...). Allez donc comprendre !
« L’ensemble du personnel serait gardé, nous a-t-on dit ! C’était la préoccupation et l’inquiétude de notre syndicat.
« Malgré certaines assurances, notre syndicat et ses élus resteront vigilants, car lorsqu’il y a restructuration de sociétés, il y a malheureusement plan de licenciement dans la plupart des cas.
« Les actions que nous avons menées ensemble ont certainement contribué à la reprise de tout le personnel dans un premier temps ».
Il semble en effet que le repreneur ait pris l’engagement de conserver dans l’immédiat l’intégralité du personnel travaillant sur le site. Au-delà des stratégies économico-financières qui trouvent apparemment là leur épilogue, c’est, il est vrai, la préoccupation première des 470 salariés et de l’ensemble du Montmorillonnais. Dès ce matin 7 h 30, la CGT procédera à une distribution de tracts chez Ranger.
L’un des responsables de l’Union locale nous le confiait hier soir : « Il n’est pas question de se sentir soulagé dès maintenant. Il faudra des garanties précises du maintien de l’emploi dans l’entreprise ».
Eric Richard
le 18/11/2024 à 16:27
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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