1485129/05/1992MONTMORILLON
Le comité d’entreprise s'est réuni mercredi matin. La direction a surtout tenu à dépassionner le débat, avivé ces derniers jours par bien des rumeurs
« Je ne sais vraiment pas qui avait fait courir le bruit de la venue de Bernard Roques pour cette réunion de CE ! M. Roques viendra sur le site c’est vrai, mais il n’a jamais été question qu’il participe à cette réunion… C’est comme cette histoire de 35 % d’effectifs menacés. J’ignore sur quoi repose une telle affirmation ». Dès la fin de la matinée de mercredi, le directeur du personnel, M. Lamassiaude, affichait son étonnement sur la « publicité » faite autour d’une réunion qui, à ses yeux, ne sortait guère de la routine : « Parmi les questions à l’ordre du jour, nous avons évoqué les prochaines remises de médailles du travail. C’est vous dire le caractère ordinaire du débat ! Mais par ailleurs, nous avons aussi abordé la situation de l’entreprise, évidemment, ainsi que les investissements prévus et, plus généralement, le point sur l’activité de la société ».
C’est dans l’examen de ces questions que les informations les plus importantes ont été livrées. Sur la situation de l’entreprise, la direction affirme qu’à ce jour, « la charge de travail est soutenue et le carnet de commandes est rempli. Il a d’ailleurs progressé sensiblement au cours du mois de mai. Sur certains postes, il pourrait même s’opérer un passage aux « 3/8 » afin d’éviter l’engorgement. A court terme, c’est très encourageant. D’abord parce que nous commençons à travailler avec de nouveaux clients (NDLR : Ikéa notamment) réputés pour leur exigence en termes de qualité de produits. Ensuite parce que c’est une preuve de confiance au sein de la profession, pour laquelle l’annonce du rachat n’a suscité aucune réaction défavorable. Au-delà du départ du groupe Pinault, il y a le savoir-faire de l’entreprise Ranger et c’est bien ce qui compte.
« Certaines craintes sans fondement... »
Les investissements prévus. Pas de commentaire de la direction à ce sujet, ce qui se comprend, sinon cette remarque : « Tout ce que l’on peut vous dire, c’est qu’il y a bien des prévisions dans ce domaine. Si cela n’est pas un signe du fait que nous préparons l’avenir... ».
Le comité d’entreprise aura enfin soulevé la question des rapports avec Conforama : « Il est difficile de dire à ce jour ce que deviendront précisément ces relations. Mais il n’y a aucune raison pour que les ponts soient brutalement rompus ».
Parmi les craintes des salariés exprimées ces derniers jours, figuraient d’éventuelles mutations vers le site d’Angoulême ; et là encore, le directeur du personnel a tenu mercredi à une mise au point : « Jamais nous n’avons dit que nous forcerions qui que ce soit à partir à Angoulême ! Il y aurait, c’est vrai, la possibilité d’accueillir des salariés sur ce site et j’étudierais les demandes si celles-ci se présentaient, voilà tout. Mais je peux vous dire que cette question n’a même pas été abordée par le CE. Il s’agissait encore une fois d’une réunion prévue de longue date et non pas organisée en catastrophe comme certains auraient pu le supposer, qui s’est tenue dans un climat serein ».
Voilà pour l’avis de la direction, qui ne manquera pas d’intéresser le personnel de l’entreprise Ranger. Quelques mises au point de la part de M. Lamassiaude qui se refuse cependant à polémiquer : « Un rachat d’entreprise suscite toujours des réactions, voire des inquiétudes, ce qui est très compréhensible. Mais le tort c’est d’assimiler une telle opération à un plan de restructuration et à des licenciements. Dans le cas présent, ce n’est pas à l’ordre du jour. Certes, on ne peut oublier que le contexte économique est toujours morose ; mais le constat vaut pour l’ensemble des secteurs d’activités. Dans l’immédiat, le plus urgent reste de lever les inquiétudes et, surtout, d’éviter les rumeurs non fondées. Cela n’apporte rien, au contraire ».
le 25/11/2024 à 15:29
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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