1488722/07/1992MONTMORILLON
Une délégation d’une trentaine de membres de la CGT, le secrétaire départemental en tête, était mardi matin à la sous-préfecture de Montmorillon. Climat social morose au menu...
Cela paraît curieux de dire cela, mais je considère cet entretien avec le sous-préfet comme une véritable rentrée sociale. Certes, nous ne sommes qu’en juillet, mais les coups portés au monde du travail dans ce département sont tels que cette situation exige, dès à présent, une forte mobilisation des travailleurs. C’est en effet un vrai langage de rentrée que tenait Francis Martin, secrétaire de l’Union départementale CGT, à l’issue de cette réunion à la sous-préfecture qualifiée de part et d’autre (CGT et sous-préfet en chœur) de « très constructive ». Plus longue que prévu en tout cas.
Le premier point de l’ordre du jour était bien entendu la situation de l’entreprise PBL Industrie (...) et de ses difficultés. C’est lundi que le tribunal de commerce rendra sa décision sur un éventuel redressement judiciaire, voire une liquidation. D’ici là, la CGT demande une table ronde réunissant les pouvoirs publics, la direction de l’entreprise, le conseiller général et les représentants des salariés. Concernant l’annonce du dépôt de bilan de l’entreprise, chacun s’accordait à reconnaître hier qu’il s’agissait d’une surprise, compte tenu qu’aucun élément ne laissait au préalable supposer cette situation. Il semble en outre que plusieurs racheteurs potentiels soient sur les rangs, mais que dans tous les cas des suppressions d’emplois soient à envisager...
Mais si la CGT était venue chez le sous-préfet « en force » (douze entreprises et quatre unions locales représentées au total par une trentaine de personnes), c’était pour évoquer beaucoup plus largement la situation sociale du sud de la Vienne : chez Ranger notamment où Bernard Roques a affirmé dernièrement au sous-préfet de Montmorillon qu’il n’y aurait pas de licenciements d’ici à la fin de l’année. Une affirmation sur laquelle, on le sait, la CGT est infiniment plus réservée. Au sein de l’entreprise Apilco-Deshoulières de Chauvigny ensuite, où « l’on compte 120 salariés en moins depuis un an », rappelle le syndicat, et dont les perspectives restent moroses comme dans l’ensemble du secteur de la porcelaine en France.
Le point aussi sur La Poste, avec les suppressions ou les transformations en agences postales de plusieurs bureaux ruraux : on connaît les cas de Luchapt, Saint-Léomer, Journet, Bourg-Archimbault, La Chapelle-Viviers… Mais les représentants CGT de la Poste restent « très vigilants » quant à l’avenir des sites de Moussac, Gouex, Salles-en-Toulon, Liglet... Entre autres.
Des difficultés encore à l’entreprise Aubade (usine de lingerie féminine comptant deux sites à Saint-Savin et La Trimouille) où l’on enregistre des temps de chômage partiel ; des craintes quant à l’avenir de la laiterie de Saint-Saviol ; de « mauvaises conditions de travail » à l’abattoir SRV de Champagné-Saint-Hilaire et surtout à l'entreprise Citergaz de Civray, où la CGT dénonce « trente accidents du travail en l’espace de huit mois » ; la centrale de Civaux enfin, où le syndicat s’interroge sur la situation qui suivra les 40 suppressions d’emplois de génie civil qui interviendra après le mois de novembre.
Un tour d’horizon très large donc, qui amène la CGT à songer à une mobilisation précoce ; sans doute dès la rentrée voire un peu avant : « Chômeurs, actifs et retraités doivent riposter, notamment dans le sud du département où la situation est devenue intolérable. Nous appellerons à temps voulu à cette riposte » confie Francis Martin qui, tout juste rentré de vacances, entend donner de la voix dès à présent. Pour dire « Non à Maastricht, oui au progrès social », mais aussi « soutenir les travailleurs de ce département, plongés dans une crise pratiquement sans précédent... ».
le 25/11/2024 à 17:54
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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