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« Vous pouvez vous disperser ! ». Le mouvement des gardiens de la maison d’arrêt s’est achevé hier vers 15 h 40. Il avait débuté trois jours plus tôt après la mort de Francis Caron, fonctionnaire de Rouen, tué par un détenu. Les surveillants poitevins avaient mis en place un piquet de grève pour empêcher les avocats et les visiteurs de pénétrer dans l’établissement pénitentiaire et interdisant les transferts, extractions et arrivées. Les parloirs avec les familles étaient cependant assurés avec quelques heures de retard.

Hier après-midi, les gardiens avaient décidé de rendre hommage à leur collègue dont les obsèques se déroulaient à partir de 15 heures près de Dieppe. 25 d’entre eux s’étaient rassemblés devant la maison d'arrêt, ceux qui étaient en congés comme ceux qui auraient dû assurer leur service (des policiers avaient pris leur place dans l’enceinte). A leur bras, un brassard noir.

« Nous ne revendiquons rien, déclarait Laurent Manceau, représentant du personnel FO. Nous sommes là pour nous associer à la douleur d’une mère et de ses enfants. Les paroles ne changeront rien. Je vous demande donc de rester dignes pendant que les obsèques de notre ami se déroulent à l’autre bout de la France ».

Après un long moment de recueillement, l’aumônier de la prison, l’abbé Pommier, lisait un message. « Son rôle étant d’essayer de témoigner avec ceux qui sont amenés à vivre ensemble en prison, d’être présent avec les gardiens, les détenus, les familles... ». Son intervention se concluait par une prière.

Avant d’ordonner la dispersion, Laurent Manceau annonçait que le temps de la protestation avait pris fin mais que le temps de la revendication viendrait.

Photo : Une prière pour le surveillant