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1491315/09/1992POITIERS

LA POLICE DÉLOGE LES GARDIENS DE PRISON

Ayant pris, samedi le relais des gardiens de prison qui refusent tout contact avec les détenus, à La Pierre-Levée, les policiers poitevins ont en outre étaient dans l’obligation de « libérer » l’accès à la maison d’arrêt, hier après-midi. Alors que leurs collègues poursuivaient leur grève du zèle à l’intérieur, une dizaine de surveillants bloquaient l’entrée de la prison, à l’heure des parloirs.

Face-à-face pour la forme. Il s’est soldé par une mêlée sans violence. Les manifestants n’ont opposé aux forces de l’ordre qu’une résistance de principe après avoir expliqué les motifs de leur colère : « On travaille comme des cons pour des gens qui nous crachent à la figure ».

Leurs revendications : plus de sécurité, une parité des traitements avec ceux qui sont en vigueur dans la police et une refonte de la politique pénitentiaire qui se traduit notamment à Poitiers par la présence de détenus condamnés à de longues peines et considérés comme dangereux dans une maison d’arrêt qui n’est pas conçue pour cela et dont les cellules sont déjà archi-pleines. « Il y a en moyenne cent cinquante détenus à Poitiers, pour une capacité théorique inférieure à cent. En revanche, nous ne sommes toujours que trente-six gardiens alors que depuis 1981, notre effectif théorique est de trente-huit.

Invités à se retirer par le directeur de cabinet du préfet, les manifestants ont refusé de s’exécuter. Décision qui a eu pour conséquence immédiate l’intervention des forces de l’ordre. A 15 h 30, les quinze parents ou amis de détenus qui devaient se rendre au parloir ont pu pénétrer dans la maison d'arrêt. Avec deux heures de retard. Mais les gardiens qui les ont accueillis sont restés campés sur la position qu’ils ont adoptée samedi, refusant toute tâche susceptible de les mettre en contact avec des prisonniers. Ce sont donc des policiers qui ont effectué des fouilles et assurés les déplacements des détenus concernés par le parloir.

Les gardiens s’attendent à recevoir l’ordre de reprendre leur poste dès aujourd’hui, sous peine d’amputation de leur salaire. Mais ils ont d’ores et déjà prévenu : « On appliquera le règlement et c’est tout. En temps normal, on arrange tout là-dedans. On fait le service dans les étages, on se plie en quatre pour n’importe quoi. Si on ne fait que ce que le règlement nous dit de faire, ça ne va pas durer longtemps ! ».

Alain Defaye

 

 

le 16/12/2024 à 13:23

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

prison, grève, occupation, police

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