« Retour

1495529/10/1992POITIERS

TROP DE LITS EN PSYCHIATRIE

Au prorata de sa population, la Vienne est suréquipée, 427 lits doivent disparaître d’ici cinq ans au CHSV

Le Centre hospitalier spécialisé de la Vienne (CHSV) est en pleine mutation. D’une part à cause de la fermeture fin 1997 du secteur de Châlons décidée par son conseil d’administration, d’autre part à cause de l’arrêté ministériel du 11 février 1991 qui fixe l’indice de lits au prorata de la population. Or, la Vienne est suréquipée par rapport aux autres départements, en raison, dit la CGT, de sa population plus âgée que la moyenne nationale, le taux d’occupation n’est que de 78 % (en 1990) et la baisse de l’hospitalisation complète est constante.

Des structures alternatives

Pour mieux définir son devenir, le CHSV a fait procéder à un audit et propose de supprimer 320 lits. Pas suffisant, rétorque la Direction de l’action sanitaire et sociale (DASS) qui demande la fermeture de 422 lits d’hospitalisation complète en psychiatrie adulte et celle de 5 lits en pédopsychiatrie.

CFDT et FO sont d’accord sur le principe, mais la CGT trouve que le nombre est trop important par rapport à la population accueillie. « Diminuer le nombre de lits ne revient pas à diminuer le nombre de places », répond la DASS qui parle d’autres structures que l’hôpital. « La bonne façon de vider l’hôpital est d’ouvrir des structures ailleurs, le but étant justement d’éviter l’hospitalisation », reconnaît la CGT. « On a produit des malades chroniques à cause du système d’hospitalisation sans projet médical », renchérit la CFDT.

Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à penser qu’il vaut mieux sortir le malade de l’hôpital, lui permettre d’accéder aux placements familiaux, maisons de retraite, centres médico-psychologiques, centres d’accueil thérapeutiques à temps partiel, voire au maintien à domicile.

Plus près des malades

Être au plus près des malades semble donc le nouveau credo de tous mais les avis divergent sur l’ouverture de structures dans le département. Il faut un secteur supplémentaire (quatre aujourd’hui : Poitiers-Loudun, Poitiers-Civray, Poitiers-Montmorillon, Poitiers-Châtellerault) en psychiatrie adulte pour mieux suivre les malades, mieux évaluer leurs besoins, réclame la CFDT. « Non à l’éclatement tous azimuts, répond FO, on n’aura pas les moyens financiers de l’assumer même si c’est intellectuellement satisfaisant ». Tel est aussi l’avis du directeur du CHSV, Jean Plaud, qui ne souhaite pas tout transformer en structures alternatives « car cela entraînerait des surcoûts importants ».

Pourtant la DDAS prône le recentrage de l’activité des dispensaires actuels sur des centres médico-psychologiques « dont pas un ne fonctionne réellement », avoue le Dr Bouisse en charge du dossier. Un recentrage pour éviter une hospitalisation qui coûte cher (800 F par jour) et pour essayer de développer au plus près de la population une équipe disponible, une possibilité d’être reçu sans rendez-vous. « Il faut rendre son rôle à la psychiatrie publique pense le Dr Bouisse. Et pour lui, la restructuration permettra de libérer des personnels qui vont pouvoir intégrer ces centres.

Odile Moniot

La psychiatrie : 710 F par habitant

Le CHSV comprend : la cité hospitalière de la Milétrie, l’hôpital des Châlons, la maison médico-sociale de Nieul-l’Espoir, le centre de soins et consultations de Châtellerault, le centre spécialisé pour enfants et adolescents de Châtellerault, le centre médico-psychologique et hôpital de jour de Loudun, le foyer adolescents des Trois-Logis, le centre du Tourniquet, espace Vienne, centre de post-cure du service médico-psychologique régional à la prison, le centre de soins pour adolescents, rue du Recteur-Pinaud, l’unité d’aide aux urgences du CHU, l’unité de soin en psychosomatique et unité d’évaluation des interactions précoces mère-enfant du CHU, l’institut spécialisé adolescence toxicomanie information santé (ISATIS) au CHSV.

Le CHSV emploie 1.034 personnes et 36 praticiens hospitaliers.

Budget : en 1992, le CHSV dispose d’un budget de 270 MF. Le coût de la psychiatrie dans la Vienne revient à 710 F par habitant.

Possibilités d'accueil : actuellement, en psychiatrie adulte : 980 lits et places dont 764 lits d’hospitalisation complète ; psychiatrie infanto-juvénile : 160 lits et places dont 28 d’hospitalisation.

La DDAS propose de supprimer 422 lits adultes et 5 lits enfants.

Photo : Des lits en moins mais des placements extérieurs à l’horizon 1997

 

 

le 31/12/2024 à 11:48

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

spécialisé, restructuration, emploi, effectif, patient

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation