1495630/10/1992POITIERS
Le conseil départemental de santé rend son avis le 4 novembre
Des structures alternatives vont remplacer, d’ici cinq ans, les 427 lits qui vont disparaître au CHSV (...). D’accord, disent les syndicats, mais que va devenir le personnel ? « Il faut le répartir en fonction de la population à couvrir et non des lits », avance la CFDT qui regrette que « la direction se refuse à la gestion prévisionnelle des emplois et compétences ». Quelles seront les qualifications dont on aura besoin, quelles sont celles qui seront amenées à disparaître, se demande le syndicat qui sait que l’on va exiger de plus en plus de compétence du personnel hospitalier et des aide-soignants, avec les solutions alternatives.
Pas de suppressions de postes
Cet aspect du suivi du malade dans sa structure d’accueil préoccupe également la CGT qui note déjà que les placements en maison de retraite connaissent un taux d’échec important « car il n’y a pas de suivi ». Le syndicat demande de meilleurs soins avec du personnel qualifié et exprime ses craintes face à l’arrêt de formation d’infirmiers et aux menaces sur les diminutions d’emplois.
FO n’est pas en reste en réclamant le maintien du personnel, la poursuite de la formation, la régularisation des agents contractuels par la titularisation
Devant ces craintes, Jean Plaud, directeur du CHSV, reconnaît que « c’est vrai, les personnels auxiliaires vont pâtir », mais il affirme que le plan de formation se fera pour arriver à trois aide-soignants pour un agent de service hospitalier. Et la DDASS précise que la restructuration devant avoir lieu à budget quasi-constant, il n’y aura pas de suppression de postes.
Si les syndicats expriment des appréhensions face au plan social du projet d’établissement du CHSV, les médecins se montrent réticents. C’est du moins l’avis de la CFDT : « Les médecins du CHSV ne veulent pas bouger, ils veulent garder leur part de fromage à Poitiers ».
Des propos que le Dr Bouisse, de la DDASS atténue, en avançant que la prise de conscience des conséquences bénéfiques pour le malade de ce changement de structure, commence à faire son chemin dans le corps médical. Côté médecins, le professeur Périvier, président de la commission médicale du CHSV, nous a fait savoir qu’il n’avait rien à nous dire.
Développer la prévention
Dans ses propositions, la DDASS va au-delà des formules alternatives à l’hospitalisation, en préconisant de développer la prévention. Par l’ouverture en milieu rural mais surtout urbain, des centres médico-psychologiques au moins cinq jours sur sept ; par l’intensification du travail en amont avec les services sociaux, les associations de soins à domicile ; par la mise en place à l’hôpital de Châtellerault de la même structure psychiatrique qu’au CHU de Poitiers ; par une collaboration plus étroite entre l’hôpital et la médecine préventive de l’université (une étude de 1991 met en évidence que 20 % des filles et 16 % des garçons interrogés sont dépressifs et que le personnel de la médecine universitaire a des difficultés à les prendre en charge) ; par des actions préventives contre alcoolisme, toxicomanie. Réadaptation et réinsertion sont également des moyens préconisés par la DDASS.
Le 4 novembre, le conseil départemental de santé mentale va rendre son avis sur le schéma d’organisation qui présente la politique alternative à l’hospitalisation. Il faudra que les projets du CHSV rentrent dans ce cadre. Déjà la proposition de l’établissement de construire, sur le site de la Milétrie, un hôpital long séjour de 80 lits et un centre d’accueil pour polyhandicapés de 60 lits a dû être revu à la baisse : 40 et 35 places.
Le pré-projet du CHSV affirme la volonté de maintenir le CAT et l’ESSOR à Chalons et de conserver le statut d’agent hospitalier pour ceux qui seront affectés dans les nouvelles structures. Un dernier point que défendent résolument les syndicats. Comme dit Jean Plaud : « Il faut trouver un consensus sur le projet d’établissement entre syndicats, direction et conseil d’administration ». Sans oublier que la DDASS a aussi son mot à dire.
Odile Moniot
le 31/12/2024 à 11:55
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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