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Les postiers de Biard ont fait grève pendant vingt-quatre heures pour protester contre la suppression de quatre emplois alors que le volume de travail augmente.

Peu de courrier dans les boîtes à lettres, hier et aujourd’hui, dans la Vienne. La plupart des plis n’ont pas quitté le centre de tri de Biard, depuis mardi soir. Le personnel de l’établissement a entamé mercredi à 0 heure une grève pour protester contre des suppressions d’emploi. Mouvement déclenché par l’intersyndicale CGT, CFDT, FO et Fédération SUD PTT.

Le constat de gestion départemental établi par la direction de la Poste prévoit quarante et une suppressions d’emploi dans la Vienne, tous services confondus, en 1993.

Dont quatre sur les deux cent soixante-douze postes du centre de tri. Une aberration, estiment les syndicats, rappelant que le volume de courrier transitant par Biard augmente. « Depuis 1992, nous traitons les titres interbancaires de paiement d’EDF et de la Banque de France, ce qui représente trente-cinq mille plis par jour, précisent-ils. L’inversion des lignes aériennes, en octobre, a en outre apporté un trafic supplémentaire, avec trente-cinq mille à soixante-dix mille plis de Charente-Maritime à traiter entre 2 heures et 4 heures du matin ».

Pour leur part, les syndicats demandent donc la création de six emplois titulaires sur le site de Biard. Et ils dénoncent une politique qui leur paraît aller à l’encontre du service public que la Poste est chargée d’assurer : « D’une part, on nous annonce 6 % d’augmentation du tarif global en 1992 et une amélioration de sept points de la qualité de service, avec un délai d'acheminement réduit : 76 % du courrier à 2,50 F relevé parvient à destination le lendemain. D’autre part, on prévoit trois mille suppressions d’emploi au plan national... ». Diagnostic syndical : « Il y a un désengagement complet de la Poste en tant que service public ».

L’appel à la grève a été très suivi dès la nuit de mardi à mercredi. Seul le courrier « économique » (plis de 2,20 F) a quitté Biard. Le reste n’est pas sorti des sacs. 98 % du personnel affecté à l’exploitation était en grève pendant la seconde moitié de la nuit. Le taux est remonté à 78 % de la nuit. Le taux est tombé à 63 % dans la matinée d’hier. Mais il est remonté à 78 % dans l’après-midi. Les employés du service technique étaient quant à eux tous en grève.

Lors d’une dernière assemblée générale, le personnel a voté hier soir la reprise du travail à partir de minuit.

« Cette grève entrainera des perturbations dans l’acheminement du courrier dans la Vienne, a commenté hier M. J. Le Lohé, directeur départemental de la Poste, toutefois le courrier en souffrance est faible. Il ne représente que 25 % du trafic habituel, du fait des mesures techniques prises ».

Cinq cent cinquante mille plis transitent quotidiennement par Biard.

Alain Defaye