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1511310/05/1993POITIERS

LES « TÉLÉMANICIENS » RESPIRENT

On ne parle plus de licenciements ni de fermeture de site à Chasseneuil et le travail reprend

« On a tous gagné, on est ensemble et on est super ! » » Il est midi, vendredi, lorsque Gérard Abonneau, délégué FO Télémécanique, ressort, les traits un peu tirés par quatre heures de discussion avec la direction et annonce la bonne nouvelle.

Les applaudissements crépitent à l’entrée de l’établissement balayée par un vent frisquet.

La bonne nouvelle écarte pour l’immédiat le risque de licenciements, voire de fermeture de l’usine de Chasseneuil, spécialisée dans la production de contacteurs électriques, qui emploie environ trois cent cinquante personnes. Dès que la menace avait été connue, les « télémécaniciens » toujours marqués par le front uni qu’ils avaient opposé en 1988 l’OPA du chevalier noir Pineau-Valencienne, s’étaient lancés dans une contre-offensive vigoureuse : grève, appel aux politiques, sensibilisation de l’ensemble des unités du groupe…. Avec un impact qui les a touchés car toute la classe politique, de droite comme de gauche, s’est mobilisée et plusieurs établissements n'ont pas hésité, à l’exemple de celui de Poitiers, à se lancer dans une grève totale. Alain Barreau, secrétaire de l’UD FO faisait vendredi matin, sur place, un point saisissant de la solidarité au sein du groupe ; on apprenait notamment que le centre de distribution d’Evreux. Il était bloqué, ce qui paralysait complètement l’activité.

CCE aujourd’hui

La parade a été payante. En effet, à l’issue d’une rencontre un peu éprouvante avec la direction parisienne et régionale, les délégués FO voyaient s’éloigner l’orage. Un communiqué signé du P-DG de Télémécanique, Jean-Louis Andreu, précisait que le comité central d’entreprise convoqué pour le 10 mai à Rueil « ne ferait état d’aucune décision portant soit sur des fermetures d’établissements, soit sur des plans de licenciement ». « Les problèmes consécutifs à la forte sous-activité actuelle ajoutait le P-DG, donneront lieu à un examen réalisé avec les représentants syndicaux et à une solution négociée qui mettra en jeu tous les éléments économiques et sociaux susceptibles d’être pris en compte ».

Pour l’unité de Chasseneuil, cette solution négociée pourrait passer par une réintégration de la sous-traitance dispersée jusque dans le sud-est asiatique, par du chômage partiel et un partage du travail dans l’entreprise. Mais les représentants de FO se sont opposés par avance à deux autres propositions avancées à savoir la mise à l’étude d’un plan social et l’ouverture d’une réflexion sur l’évolution ou la reconversion du site de Chasseneuil.

Devant ces résultats, le personnel a décidé de reprendre le travail aujourd’hui lundi. Mais il reste vigilant et apprécie toutes les solidarités comme celle qui est venue du personnel du collège Saint-Exupéry de Jaunay-Clan.

Michel Lévêque

Photo : Edith Cresson aux syndicalistes FO : « Ce qu’il faut à Télémécanique c’est une vocation, un vrai produit ».

 

 

le 19/01/2025 à 14:14

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

métallurgie, groupe, restructuration, soutien

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