1511510/05/1993MONTMORILLON
Au-delà de l’amertume et d’un ressentiment bien légitime, le personnel éprouve surtout une immense lassitude, celle d'avoir traversé des dizaines d’années bercé par les mêmes faux espoirs et illusions évanouis à peine créés.
A la limite, ce serait presque le soulagement d’une situation enfin claire, un contrat de six mois pour formation et réinsertion avant de venir grossir la file des chômeurs. Cette solution provisoire et transitoire a au moins le mérite de leur assurer une partie de leur salaire (85 % environ) et offrir des essais d’emploi ou de reconversion.
Et pourtant, on parle encore d’une reprise toujours possible de cette ancienne unité de production qui fonctionnait sur environ un tiers des ateliers autrefois occupés par les Meubles de Lussac. Le dernier des espoirs était celui de la reprise par Séjalon et le travail de sous-traitance effectué. Il succédait à l’échec de Moby-Chris, créée par C. Dudognon et des associés, qui employait une quarantaine de personnes et qui n’a vécu que deux ans.
Des 480 employés des années 75, bien peu ont pu suivre les reprises successives, avec licenciement à la clé à chaque fois. De l’origine à maintenant, près de cinquante ans de luttes pour garder l’outil de travail, une fabrication de meubles de haut de gamme en « massif », et une économie locale qui est passée d’un dynamisme extraordinaire à une situation critique dans le secteur bois.
Chaque repreneur, chaque restructuration a laissé planer l’espoir d’une véritable relance. En 1985, quand M. Perrin a été agréé pour une nouvelle tentative, c’était encore 120 personnes qui travaillaient. En 1987, c'était la fin et le déclin n’a fait que se poursuivre malgré les tentatives successives. L’usine est à présent occupée pour une bonne partie par les unités « Amarande » et « Améline » des Ets Duvivier, pour la fabrication de matelas et sommiers.
Bientôt, d’après les projets acceptés par le conseil municipal, une autre partie des ateliers devrait recevoir l’atelier protégé prévu pour employer une trentaine de personnes dans la fabrication d’armoires de câblages électriques et, peut-être ensuite, y abriter un hôtel d’entreprise. Un local plus modeste accueille de dépôt-vente créé par l’ADECL (Association dynamique et entr'aide du canton de Lussac).
le 19/01/2025 à 14:17
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org