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La fermeture est évitée mais on négocie sur la réduction des heures travaillées

La vie reprend son cours à Télémécanique mais avec un surcroît de vigilance dans les ateliers. L’alerte de la semaine passée a, en effet, été chaude et les 350 employés ont bien conscience qu’ils ne doivent d’être encore là qu'à leur détermination et à la solidarité des autres unités du groupe.

Rentré de Rueil-Malmaison la veille, Gérard Abonneau délégué syndical FO a donné hier matin à ses collègues de Chasseneuil un compte rendu sur le comité central d’entreprise qui avait écarté, comme prévu, les menaces pesant sur leur usine. Reste que la baisse d’activité est réelle et oblige à aviser : « Les prises de commandes du premier trimestre 93 ont enregistré un recul de 16,20 % par rapport au premier trimestre 92, suivant en cela une forte décroissance au niveau de l’investissement industriel », relève la direction générale. Les prévisions pour 1993 indiquent que sur trois années consécutives, ce niveau aura, en France, baissé de plus de 30 %.

A l’issue du CCE, il est donc convenu de « procéder, avec les délégués syndicaux et les représentants du personnel, à l’examen des problèmes consécutifs à la forte sous-activité actuelle. Comme il est d’usage dans l’entreprise ajoute la direction générale, des commissions ont été constituées pour rechercher une solution négociée prenant en compte l’ensemble des éléments économiques et sociaux ». Parmi les mesures envisageables, il y aurait les départs en préretraite à 56 ans et 3 mois et une réduction des heures travaillées par tous les moyens comme modulation des horaires, aménagement des dates de congés, voire allongement des congés pour convenances personnelles.

Pour FO, il faut faire preuve de réalisme pour sauver l’essentiel : « Mieux vaut négocier que risquer la catastrophe, affirme publiquement Gérard Abonneau. Si demain un établissement fermait, ce serait nous ! ».

La CGT, minoritaire à Chasseneuil mais très présente au sein du comité central d’entreprise, adopte une attitude plus radicale : « Baisse de production, réduction des salaires, compression des emplois, c’est la spirale infernale, observe Annick Billaud. Que fera le P-DG avec notre argent ? Peut-être s’installera-t-il à l'étranger... On ne peut pas négocier là-dessus ». Pour la CGT, il faut rapatrier à Chasseneuil, les produits « volés » ou « transférés » en Normandie, en Irlande ou dans le Sud-Est asiatique.

La discussion reprend dès aujourd’hui au siège central de Rueil-Malmaison.

Michel Lévêque

Photo : Les employées prennent connaissance des dernières nouvelles données par Force Ouvrière