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Le Comité Général de la Bourse du Travail, après étude des renseignements exposés par les Secrétaires de syndicat, est amené à considérer que la crise du chômage est déjà sensible dans certaines industries de notre ville ; qu’il y a lieu de s’apprêter dès maintenant à y faire face dans la mesure la plus large possible et qu’il y aurait danger d’attendre que la masse des chômeurs vienne se faire inscrire à la Caisse de secours, ce serait une faute grave que de méconnaître les coutumes ouvrières et d’ignorer que l’immense majorité des travailleurs et surtout des professionnels, lorsqu’ils se trouvent sans travail, comptent essentiellement sur leurs moyens personnels pour chercher de l’embauche.

Bien peu d’entre eux se dirigent vers les bureaux de placements officiels, à moins d’un chômage prolongé.

Tenant compte de cette situation de fait, le Comité général émet le vœu suivant :
1° - Que les pouvoirs publics prennent dès maintenant les mesures indispensables et rapides pour organiser des travaux capables d’employer les chômeurs.
2° - Que, d’accord avec l’Inspecteur du travail et les organisations ouvrières, pour qu’il soit fait des démarches auprès des industriels afin de faire appliquer intégralement la journée de huit heures, que dans les maisons où le chômage n’est que partiel, que les heures de travail soient partagées équitablement entre tous les travailleurs.
3° - Que les Conseils généraux et municipaux se mettent d’accord pour intervenir vigoureusement auprès du gouvernement pour arrêter radicalement l’entrée de la main d’œuvre étrangère en France et que celle qui désire être rapatriée, comme cela se produit très souvent en période de crise économique, trouve toutes les facilités auprès du service de rapatriement afin de décongestionner le pays au profit de la main d’œuvre française. Veillez strictement à ce qu’aucune autorisation ne soit donnée sans qu’il soit fait la preuve expresse que cela ne gêne pas les travailleurs français.

Et enfin, la création d’une caisse de chômage avec des fonds suffisants pour aider les travailleurs qui sont dans l’impossibilité de travailler aux travaux de voirie ou de terrassement, ainsi que les femmes et familles nombreuses ayant des enfants en bas âge.

Le Comité Général de la Bourse du Travail de Poitiers