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La vieille entreprise poitevine installée sur la zone de Larnay à Biard n’a pas résisté à la crise agricole. Spécialisée dans la fabrication du matériel de manutention de céréales en silo, elle souffrait déjà d’une chute dans son carnet de commandes.

Jeudi, au cours d’une audience exceptionnelle, le tribunal de commerce a prononcé sa mise en redressement judiciaire, désignant M^e Meunier comme juge commissaire et M^e Chassagnon comme administrateur judiciaire avec une mission d’assistance.

Depuis deux ans, les Ets Durand Frères avaient dû licencier : quarante et une personnes en 1991, huit en février dernier, ce qui ramenait les effectifs à cent quarante-trois salariés. Et une partie du personnel production était en chômage partiel depuis octobre 1992. A cette époque le P-DG Jean-Claude de Roquencourt reconnaissait qu’il était « malheureux d’en arriver là » mais la situation agricole ne laissait pas de choix à l’entreprise. En trois ans, le carnet de commandes avait été divisé par cinq et l’entreprise venait de décider de se diversifier. En embauchant des commerciaux, en achetant des fichiers en envoyant des courriers en nombre, elle espérait se tourner vers l’industrie. Et si elle avait remporté quelques gros marchés, son image de marque n’était pas encore assez assurée dans un secteur très concurrentiel.

En février, le comité d’entreprise, les représentants du personnel, les salariés et les sections syndicales CGT production et UGICT avaient exprimé leurs craintes face à l’avenir. L’avenir leur donne malheureusement raison. Mais les Ets Durand vont se battre en étudiant toutes les possibilités qui sauvegarderont le maximum d’emplois et lui redonneront une rentabilité normale.